Un vrai chef-d'oeuvre que je n'ai pas vu venir. Une expérience d'anticipation doublée d'une étude anthropologique extrêmement lucide sur notre espèce, son extrême vulnérabilité, et sur la fragilité de ses sociétés. La mise en scène de Meirelles navigue entre grâce, sensibilité et horreur avec une inspiration extraordinaire. Les choix de lumière s'avèrent aussi judicieux que pertinents, et le travail sur le son absolument crucial. Julianne Moore impressionne une fois de plus dans la peau de ce personnage presque christique, épargné mais pourtant affublé du plus lourd des fardeaux. Quant au plan final, ce panoramique de deux secondes, il est une leçon d'humanisme à lui tout seul. Un vrai miracle.