Rabaissé au titre d'un yes-man has-been, Joel Schumacher continue de s'enliser dans le n'importe quoi, la preuve avec ce pauvre Blood Creek au tournage mouvementé, au titre définitif sans cesse modifié et à la date de sortie maintes fois repoussée avec une promotion anémique... Et pour quoi au final ? Pour un produit inégal, partant sur de bonnes bases, certes classiques mais intéressantes, qui partent en vrille dès la seconde moitié du métrage.
Pourtant, le film commençait bien, avec un bon prologue en noir et blanc, inquiétant et bien introductif, merveilleusement interprété par un Michael Fassbender comme d'habitude habité par son personnage d'historien nazi. S'en suit par la suite un bond en avant de 70 ans, où un ex-soldat cru mort au combat (Dominic Purcell, no comment) réapparait deux ans après sa soi-disante disparition et entraîne immédiatement son jeune frère (Henry Cavill, mal dirigé) dans le massacre d'une famille de fermiers voisins, lesquels l'auraient torturé durant ses deux ans d'absence.
Les deux frangins ne tardent d'ailleurs pas à découvrir que les fermiers abritent et nourrissent une mystérieuse créature capable de ressusciter les morts et de les transformer en zombies, l'occasion pour Schumacher de nous asséner de quelques plans sympathiquement gore et de séquences plutôt réussies dans le genre, comme cette intrusion dans la maison par un cheval et l'une des victimes du massacre, tous deux devenus zombies. Et si la mise en scène reste banale, filmée le plus souvent caméra à l'épaule (le côté mouvant rattrapant le manque de moyens), c'est au niveau du scénario que le bât blesse...
Le mystère est d'abord bien entretenu, épaulé par la fameuse séquence de la boucherie familiale, puis nous entraîne dans des révélations intéressantes qui deviennent hélas ridicules au fur et à mesure que le film avance, ce dernier se transformant en un huis-clos classique empruntant autant aux films de vampires qu'à La Nuit des morts-vivants. Le final est quant à lui désastreux, avec un Michael Fassbender horriblement mal maquillé campant un énième boogeyman cabotin qu'il faut détruire pour tout stopper... Au final, Blood Creek est une série B au départ intéressante voire franchement plaisante mais qui demeure inégale.