Blood Island
6.9
Blood Island

Film de Jang Cheol-Soo (2010)

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Film choc, texte décousu



J'ai fait la connaissance des personnages de ce long métrage alors que je ne savais pas du tout où je mettais les yeux ni où ils allaient m'amener.
Je n'en savais que deux choses, que c'était un film coréen au titre imprononçable et un premier film éprouvant.
La beauté des actrices, des paysages partage la vedette avec l'horreur la plus absolue. Le gore trash se mêle à l'émotion la plus pure
Je ne parle pas de la mise en opposition entre citadins et paysans qui dirige la vie et les réactions des deux héroïnes face aux événements auxquels elles sont confrontées.
Ici, c'est de la situation féminine dont il est question. Quels sont leurs droits en ce début du vingt et unième siècle ?


Cela commence comme un thriller assez violent, une jeune femme violée et assassinée sous des yeux indifférents, en particulier ceux de Hae-won très belle femme qui refusera de témoigner pour faire condamner les criminels.
Elle cherche à se protéger de représailles et à préserver son honorable situation professionnelle.
Sauf que malgré elle, ce genre de chose, ça bouleverse quand même un peu et il est plus difficile qu'elle le croyait de continuer sa vie comme si de rien n'était en laissant courir dans les rues de Séoul, trois violeurs meurtriers.
Contrainte de fuir devant une réalité qu'elle refuse d'affronter, elle va devenir malgré elle l'enjeu et le témoin d'une réalité bien plus atroce encore.
Cette entrée en matière permet une identification au personnage de Hae-won et au spectateur de réagir comme elle, citadine archétypale.
Envoyée en congés forcés, elle retourne sur une petite île où elle passait ses vacances avec son grand père. Elle y retrouve Bok-nam une amie d'enfance qu'elle a ignoré depuis des années. Cette jeune femme souriante, avenante et d'une grande serviabilité va peu révéler ses secrets, ce qu'elle cherche à partager ac son amie de la ville depuis des lustres et dont elle veut plus que tout éloigner sa fille. La vie de cette jeune paysanne, humiliée, trahie, violée, brutalisée, niée est montrée comme étant d'une banalité affligeante voire comme étant une certaine normalité.
Sa vie au sein de cette petite communauté paysanne lui réserver bien des surprises.
La folie qui va s'emparer de la jeune femme soumise et effacée qu'est Bok-nam, son élément déclencheur rendent cette situation subie insupportable au spectateur qui voit le thriller du début virer à l'horreur.
Je ne suis pas du genre à faire ma chochotte devant un film mais là, j'ai été mal à l'aise comme rarement. Le côté too much de ce que cette femme subit au quotidien, les réactions des tantes aussi absurdes que révoltantes aurait pu me faire sortir du film mais l'ancrage, le contexte et les personnages fascinants ont décuplé mon implication et mon mal-être. Le grand-guignol jouissif du final peut servir à apaiser les frustrations, à libérer des sentiments de colère, de chagrin mais ne suffit pas à ne plus se sentir concerné par le destin de ces femmes.
Malgré un succès critique, il ne trouvera pas à juste titre sans doute le chemin des salles mais avec sa réputation festivalière (Gerardmer 2011) ce premier film sera édité DTV.


J'avais besoin de m'en libérer.

Rawi
7
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Créée

le 24 août 2015

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Rawi

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