BloodRayne
2.7
BloodRayne

Film de Uwe Boll (2005)

Le jour où t'as décidé qu'être un idiot n'était guère suffisant, tu t'es mis à regarder du Uwe Boll (je te laisse chercher qui est notre gaillard si ce nom de plume ne t'inspire en rien). Le jour où tu tombes malade comme un chien dans une grippe non aviaire mais à voir ça oui, là, quand tu te sens comme l'étron qui vient de naître du fondement humain, là, quand ton lit devient un champ de bataille innommable, là, tu regardes un film d'Uwe Boll.


Pourquoi, te demandes-tu certainement ? Parce que ton état grippal est un peu taquin, vois-tu. Il aime te lancer des défis aussi débiles que le grandmother Into the fire challenge (arrêtez de pianoter pour chercher, c'était un échec...cuisant)... Bref la maladie l'emporte sur ta raison et tu te dis que rien ne pourrait être pire, qu'en maths on t'apprend que moins plus moins rend du positif. Alors, ouais, matons ça ! Seigneur, dans quel merdier je me suis encore fourré...


(J'ai pas tâté du jeu sur Ps2 alors on s'en bat les coquillettes ventrebleu !)


Scène d'ouverture après son générique sur fond de peintures glauques et médiévales, nous retrouvons le beau mulet de Mickael Madsen ainsi que Michelle jenesaisquejouerunrole Rodriguez dans un bar. Ça commence comme une blague moisie... Bref, pas le temps de t'introniser sur quoi, où, comment, dans quel étage ère-je, que le troisième larron du groupe repère un vampire grâce à son petit miroir de poche monoprix. Pas le temps de niaiser que le bougre de suceur d'hémoglobine se fait mettre au pieu (VanHelsing/20), sous le regard amusé du tavernier et l'indifférence de l'assistance. Si personne ne semble réagir au meurtre et au délit de sale gueule, j'hurle devant l'horreur numérique du cadavre terminant sa course sur son lit de poussière.


Quid car nos trublions cherchent une quête noble et honorable à accomplir, comme fumer encore davantage de vampires par exemple. Des rumeurs du tavernier, nous nous dirigeons vers une foire aux monstres où est présenté une certaine Rayne, qu'on dit être une créature très sensible à l'eau... Un hommage aux Gremlins je suppose. Mais contrairement à nos boules de poils adorées, lorsque Rayne s'enfile son litron de sang, ses blessures guérissent instantanément !


Oh, mais il y a tout de même de l'espoir pour cette chère Rayne qu'on mutile constamment pour démontrer ses pouvoirs magiques. Il y a bien une épéiste pour venir la voir dans sa cage d'infortune et lui causer de l'île aux enfants, de Casimir et de tout plein de niaiseries similaires...


Animation 3D fleurant la bonne bile plus tard, que nous voilà au cœur d'un sombre château où le seigneur de ses terres, monsieur Ben Jesuistroppoudré Kingsley, apprend d'un de ses serviteurs que violence il y a eu à la fête foraine, que bla-bla-bla il recherche une fille, que même que c'est expliqué dans un flash back ultra cuté que si t'as pas fait cinq ans aux Beaux-arts tu peux pas comprendre.


Retour ailleurs car désormais Rayne court dans la forêt comme si les fouets de ses maîtres étaient à ses trousses. Comment ? Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Je te la fais rapidement (et tu n'auras qu'à imaginer en fond un montage des plus...particuliers) : Rayne dans cage, homme noir voulant violer Rayne dans cage, Rayne prendre bouteille, Rayne frapper homme noir, homme noir saigner, Rayne transformer vampire et Rayne manger homme noir. J'avais pas eu autant la gaule depuis Rape Zombie, moi.


Arrivée de Madsen et ses potes à la foire. Constatation du bain de sang perpétré, expertise sur le vampirisme, massacre des survivants mordus... Et je te passe des détails parce que tout va beaucoup trop vite, putain ! On apprend que le père de Michèle Rodriguez est un vampire, que la mère de Rayne s'est faite tuer par White washing Kingsley (son père, gros twist). Rayne sauve des villageois des crocs de vilains vampires parce qu'elle est seulement à moitié vampire tu vois, on voit un début de scène lesbienne qu'on avorte de suite, Rayne rencontre des gens, bref, on se fait chier grave et ça fait que vingt minutes que ça a commencé.


Toujours est il que Rayne et son chatoyant corset typiquement médiéval est visiblement recherchée par l'intégralité du pays. Même lorsqu'elle séjourne dans un pittoresque monastère elle ne peut pas s'empêcher de foutre la merde et de se tataner avec un moine obèse amateur des massues à pointes. Une fois le bougre transformé en pizza chili con carne, Rayne découvre sans aucune putain de raison une salle à énigme où d'immenses scies circulaires parcourent la pièce. Quelques cabrioles floues plus tard et le trésor de je ne sais pas quoi récupéré, que la salle se referme, piégeant Rayne avec de la flotte, beaucoup de flotte. Suffisait de remettre les scies mais bon, quelle importance, nous sommes déjà totalement perdus dans l'action.


Ce qui suit est encore pire, merci bien Monsieur Boll de soupe. Le trésor contenait un œil tout moche que si tu le regardes alors ça devient le tiens et pis voilà quoi. Arrêtons aussi de vouloir tuer Rayne parce que...euh... Voilà qu'un moine arrive pépère lui ouvrir la porte et lui demande de le suivre pour lui expliquer que blabla c'est pas bien de voler notre œil, cette célèbre relique permettant de résister à l'eau... Attends, quoi ? Mais c'est quoi cette relique de merde qui peut te servir uniquement lorsque t'es vampire/Gremlin ? Alors je te parle même pas des deux autres GRANDES reliques ; le cœur et la côte d'un ancien vampire, et puis, mince à la fin... Ok, c'est des reliques pour rendre un vampire tout puissant mais alors pourquoi en parler au vampire qui vient justement de t'en piquer une ?! Tu pouvais la tuer et faire ton boulot de moine chelou alors fais le, merde !! Et puis si tu veux pas que les reliques tombent entre les mains du grand méchant, quel intérêt de les conserver ? Brûle-les quoi, enfin fais quelque chose !


Qu'importe ses innombrables réflexions que bataille il y a entre les hommes de Kingsley, les moines, la bande à Madsen et Rayne. Ça gicle de partout, c'est dégueulasse et filmé avec le cul et on se demande pourquoi Kingsley n'est pas venu avant récupérer la relique sachant que son emplacement était ultra-connu.


Tout s'enchaine avec virtuosité. Rayne se fait capturée par les hommes de son père, Madsen & co les talonnent, ça cabotine à un niveau astronomique et...et... Tu ne le voyais pas venir mais : orgie dans le sang ! Oui, orgie dans le sang dans les sous sols d'un vieux pavillon de chasse, enfin quelque chose de bien et impossible à raconter. Ça se solde par le sauvetage de Rayne en tout cas si cela intéresse qui que ce soit.


Passons ensuite au traditionnel training montage, à l'acquisition de la confiance de ses compagnons le tout agrémenté de dialogues d'une formidable mièvrerie, de petites jalousies et de la scène de plumard la moins excitante de l'histoire du cinéma.


Passons d'ailleurs le reste car, derrière le mal de crâne, le chaud-froid, les douleurs à la gorge et l'intestin détraqué, je sens bien que je suis en train de me perdre dans l'épaisseur de cette interminable et rocambolesque bouse. Je veux dire, tout est à chier : le montage, la photo, la musique, la lumières, les chorégraphies, les jeux d'acteurs à la limite du nanar, TOUT est grotesque à un point quasi-miriaculeux. Moi qui pensais que moins et moins faisaient plus, je n'imaginais pas mon erreur... Uwe Boll aura au moins réussi à rendre fausse une réalité mathématique. Bel exploit !


P-s : Au départ je voulais faire les choses nickel et regarder son film dramatique sur Auschwitz...puis l'appel des toilettes en a décidé autrement.

Créée

le 18 sept. 2017

Critique lue 657 fois

9 j'aime

Fosca

Écrit par

Critique lue 657 fois

9

D'autres avis sur BloodRayne

BloodRayne
toma_uberwenig
3

Coup de pas de Boll

Généralement, sauf en cas de grosse colère suite à une maltraitance cinématographique, je n'aime pas trop parler des films que j'ai trouvé mauvais. Ils m'ont déjà fait perdre une heure et des...

le 11 oct. 2012

6 j'aime

3

BloodRayne
Tinou
1

Critique de BloodRayne par Tinou

L'incompétence d'Uwe Boll est légendaire, et ce n'est pas avec ce nanar filmé avec les pieds que ça va s'arranger. Le scénario, bien que moins catastrophique que celui de "Alone in the dark", atteint...

le 22 oct. 2010

6 j'aime

BloodRayne
Ezhaac
5

Critique de BloodRayne par Ezhaac

Kristanna Loken dépoitraillée chevauchant sans ménagement un compagnon contre une grille rouillée, il vous en faut vraiment plus pour voir un film ? Pour le reste, c'est du direct-to-dvd à la Buffy...

le 25 juil. 2010

6 j'aime

Du même critique

Juste la fin du monde
Fosca
8

Natural Blues

Bien malin celui qui parvient à noter sereinement ce film. Personnellement il ne m'est guère aisé de le glisser au sein d'une échelle de valeur. Dans tous les cas, une note ne pourra s'avérer...

le 22 sept. 2016

193 j'aime

13

Grave
Fosca
8

Deux sœurs pour un doigt

Bien que préparé à recevoir ma dose de barbaque dans le gosier sans passer par la case déglutition, je ne peux qu'être dans un tel état de dégoût et d'excitation à la fin de ce film qu'il me sera...

le 21 févr. 2017

135 j'aime

23

Mother!
Fosca
8

L'Antre de la Folie

Au commencement... Comment commencer à parler de ce film sans en révéler toute l'essence ? C'est bel et bien impossible. Le nouveau venu de chez Aronofsky n'est pas une œuvre dont nous pouvons parler...

le 8 sept. 2017

84 j'aime

18