Van Damme de coeur
« J’irai, juste après ma douche » « Tu n’as pas tressailli, tu as l’âme d’un combattant. » « Moi c’est le poisson, ma spécialité » « T’as les yeux ronds, t’arrivera à rien » « Pour vous faire...
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le 30 déc. 2013
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Au rayon des séries b qui s'en tiennent à des combats honorables et du kung-fu à la pelle, Bloodsport, tous les coups sont permis ( sacré titre ) tient une place de choix. Faisant amende honorable de tous ses défauts, il parvient tout de même à satisfaire le simple spectateur amateur de combats et de petits scenarii décérébrés, de par ses chorégraphies réussies et ses acteurs qui s'en donnent à coeur joie.
Van Damme le premier. Le type s'y croit carrément, et pensant qu'il jouera dans le chef-d'oeuvre incontesté du siècle dernier, c'est qu'il se donne corps et âme pour le bon succès de son film. Alors ouais, c'est certes drôle à voir, c'est bien agréable à la réflexion, mais ça reste quand même foutrement moche, de voir le tonton Jeannie se la péter avec ses expressions de folie passagère.
Non parce que je veux bien que l'on s'engage pour un film, mais il y a une réelle limite au manque de talent le plus complet; Schwarzy s'est terriblement investi pour Terminator, au point de vouloir changer les répliques de son personnage; de même pour Sly avec ses Rocky ou ses Rambo. Mais voyez-vous, ils ont toujours su garder la mesure de ce qu'il faut faire et de ce qu'il est mauvais de faire, dans un film.
Van Damme ne semble pas la connaître, cette damnée mesure, au point qu'il pète littéralement un câble devant la caméra, et que plus rien ne semble pouvoir arrêter son déferlement succinct d'expressions faciales décadentes et grotesques. Alors ouais, c'est cool qu'un mec s'engage dans son film, mais y'a clairement une limite à ne pas franchir : la limite du surjeu.
A la rigueur, j'aurai rien contre le type s'il savait maîtriser, s'il savait jouer son surjeu; là, c'est juste trop énorme pour convaincre une seconde, pour que l'on puisse se dire : "tient, il est bon dans le rôle, lui". Sans compter que le type se trimballe, tout le film durant, cette même expression de profonde bêtise semblant être sa marque de fabrique; non parce que dans tous les films que j'ai pu voir avec lui, il tenait la même gueule. Sale.
Loin de moi l'envie de dire que le type est mauvais; ce serait le hacher menu pour pas grand chose. Parce que Van Damme, malgré son manque de talent croissant, possède au moins cette envie de bien faire que j'admire assez; loin des mauvais Seagal et autres débileries filmiques, le type sait ménager ses coups, doser son art. Ainsi, son manque de talent pour l'interprétation sera-t-il rapidement comblé par un charisme évident dans les scènes de combat, ainsi qu'une technique irréprochable, doublée d'une souplesse hors du commun.
Ventant ses mérites de par ses grands écarts tellement what the fuckesque ( c'est décidément le kiff de notre ami belge, toutes ces dingueries ), notre bon vieux bonhomme awarien tabasse et fracasse autant de types que Mireille Mathieu avait de bonnes raisons de changer de coupe; crédible s'il en est, divertissant dans ses expressions hallucinantes autant qu'hallucinées, Van Damme tient le film sur ses épaules.
Métrage d'ailleurs assorti d'effets visuels datés et d'effets de caméra kitschs au possible; mais c'est justement ce qui en fait tout son charme. Loin de nous pondre une éternelle daubasse kung fuesque, le film tente des choses jusqu'à, parfois, se vautrer lamentablement. Comme dans ce dernier combat où notre bon vieux Jean Claude est atteint d'une foudroyante crise d'épilepsie, crise qui le pousse à modifier les traits même de son visage. Un résultat unique, sidérant.
A noter, également, un sacré travail sur la chorégraphie et les combats, et ce même si certains sont lamentablement ratés au niveau du réalisme; disons juste que tu captes que le mec tombe sans que l'autre l'ait jamais touché. Dommage, ça casse un peu l'immersion. Mais d'un autre côté, t'as un Van Damme au sommet de sa crétinerie télévisuelle, et qui se trouve mêlé à une belle histoire d'honneur et de relation père/fils. Un nanar magnifique, pour un divertissement hors du commun. Le résultat dépassera toutes vos attentes, c'est certain. On a quand même un Van Damme qui se tape une crise de folie pendant une heure et demi. Rien que ça, les gars...
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Créée
le 19 sept. 2016
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