Les fabuleuses aventures de Blue et ses amis poissons

Lorsque l'on va voir un documentaire au cinéma, bien évidemment, ce que l'on attend, c'est d'en prendre plein les mirettes. Un écran géant est sans doute le meilleur support pour apprécier la beauté et la richesse de la nature terrestre. Et lorsque ces images sont celles des territoires océaniques, l'envie est d'autant plus grande d'être ébloui.
Là-dessus, rien à dire, "Blue", la nouvelle production Disneynature, remplit le cahier des charges haut la main. Coraux aux mille couleurs se réflétant comme un miroir sur la surface de l'eau, êtres aquatiques envoûtants et surprenants ou encore scènes de nuit aussi impressionnantes qu'angoissantes, le film aligne les séquences d'une beauté qui fout parfois la larme à l'oeil. Le rythme, beaucoup moins contemplatif que ce que laissait présager le traitement d'un tel univers, ne laisse aucune place à l'ennui, d'autant plus que les réalisateurs ont su faire les bons choix pour innover un minimum. Car des documentaires sur l'océan et ses habitants, sans les citer, il y en a déjà eu quelques uns. Et pour ne pas parcourir à nouveau des sentiers empruntés auparavant, les cinéastes Keith Scholey et Alastair Fothergill ont choisi de tourner "Blue" comme un film d'aventures, avec ses héros (un dauphin surnommé Blue, une baleine et son petit et un étrange crustacé constamment occupé à se construire un petit nid douillet au milieu des coraux), ses antagonistes assoiffés de sang et ses moments de tension extrême où le film fait appel à l'empathie du spectateur dans un tourbillon d'émotions. En cela, la séquence où le dauphin Blue est perdu dans les recoins sombres et mortels de canyons nocturnes labyrinthiques est un exemple d'épreuve héroïque que l'animal devra affronter pour retrouver les siens. Du Disney pur et dur en somme.
Mais de belles images et une belle histoire ne font pas tout. Filmer un univers menacé par l'être humain et occulter quasiment tout cet aspect relève quelque peu de l'hypocrisie. Si un petit message à la fin nous dis que ça serait sympa de faire quelques gestes pour sauver la planète, le danger écologique qui plane sur les océans n'est qu'effleurer dans le discours. Alors, oui, le film se veut avant tout familial mais dans un état d'urgence comme celui dans lequel se trouve notre écosystème aujourd'hui, il serait peut être temps de ne plus épargner les nouvelles générations pour mieux provoquer une secousse de réaction en eux.
Porté par la voix fraîche et espiègle de Cécile de France, "Blue" est un objet filmique magnifique mais bien trop naïf pour imposer sa marque sur un spectateur conquis d'avance.

Cyprien_P-L
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le 11 avr. 2018

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Cyprien_P-L

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