Prenez Spider-Man (surtout la version "exosquelette avec assistant vocal" du Homecoming), prenez un gros pinceau et de la peinture bleue. Tadam. Allez, on va être honnête avec l’œuvre, on sait qu'il est né bien avant Spider-Man, et que l'armure de Homecoming pompe allègrement sur le Scarabée...sauf qu'Homecoming a eu l'avantage stratégique de sortir en film avant, ce qui joue nettement en défaveur du héros bleu (les lecteurs du comics, versus le large public des films... Même si on sait que c'est l'inverse, on a tout au long du film l'impression de regarder une redite récente). Mais ce Blue Beetle essaie-t-il au moins d'exister par lui-même ? Pas vraiment. Il fonce seulement tête baissée dans tous les poncifs du genre, sans donner l'illusion d'y croire : "l'important, c'est la famille", le jeune héros qui passe par la scène de galères en découvrant ses super-pouvoirs puis qui les maîtrise directement après pour pouvoir affronter la méchante (très très méchante... Pauvre Susan Sarandon), la belle jeune fille à secourir, les blagues pour ados en chaleur... Sur ce dernier point, on a failli regretter les récents Marvel (c'est dire), quand la énième blague de slip s'enchaîne avec à peu près n'importe quelle scène (une scène de tension dramatique ? Blague de slip. Un combat ? Blague de slip. Final romantique avec la jeune fille ? Blague de slip. Blague de slip ? Blague de slip... Parce qu'on n'en a jamais assez.) On est à peu près sûr que l'âge du public-cible ne doit pas compter deux chiffres, et les adultes regardent alors leur montre pour savoir quand les clichés sur le peuple hispanique prendra fin (Che Gevara n'a qu'à bien se tenir, l'homme au Scarabée dans le fondement arrive !), pour essayer péniblement de ne pas s'endormir quand les exosquelettes du méchant (le rouge tout carré, parce qu'il est très méchant) et du gentil (le bleu tout rond, parce qu'il est très gentil) se tapent dessus pendant des plombes sans qu'aucun n'ait un bobo, pour tenter de ne pas penser à autre chose ("Oh !!! C'est Guillermo de What We Do In the Shadows !!!"). Le plus dur, on vous le parie : ne pas oublier complètement l'ensemble de ce Blue Beetle qui respire l'indifférence à plein nez, dès la porte du cinéma franchie.