Blue Beetle n’apporte peut-être pas de révolution majeure au genre des super-héros, mais il réussit à séduire par son caractère divertissant et son ancrage culturel sincère. Sauf l'abuela, qui, elle, est véritablement révolutionnaire. Dès le début, on devine facilement les ressorts narratifs classiques; l’amour familial sera montré comme une force, et le héros parviendra à vaincre ses adversaires. Le personnage de Susan Sarandon, la méchante du film, est une figure assez simpliste, servant de métaphore à l’impérialisme américain, sans jamais vraiment offrir de véritable profondeur. Pourtant, Blue Beetle malgré ces tropes du genre garde une dynamique familiale touchante.
Le personnage de Jaime est intéressant car il met en lumière les disparités économiques et les injustices sociales auxquelles il est confronté, des thèmes rarement abordés dans les films de super-héros traditionnels. Si le scénario manque parfois de cohérence, notamment avec quelques raccourcis scénaristiques trop évidents, le film compense avec une famille Reyes formidablement attachante et des références culturelles qui apportent fraîcheur et authenticité.
Malgré des scènes d'action un peu fades par moment, je pense au dernier gros combat, et une alchimie en demi-teinte entre Jaime et Jenny, Blue Beetle réussit en créant une véritable connexion émotionnelle avec ses personnages, même secondaire et en offrant des moments de comédie réussis. L'abuela, en particulier, est une véritable révélation, apportant une touche révolutionnaire au film par son caractère fort et son humour décapant. George Lopez, dans le rôle de l'oncle Rudy, vole également la vedette avec ses répliques hilarantes. En fin de compte, ce n’est pas tant le côté super-héros qui fait la force du film, mais la place centrale donnée à la famille.