Le syndicat du crime
Fin des années soixante-dix, le scénariste phare du nouvel Hollywood se lance dans la réalisation après avoir écrit pour Scorsese (Taxi Driver), De Palma (Obsession) et même un peu Spielberg...
Par
le 3 août 2013
38 j'aime
1
Premier film réalisé par Paul Schrader, auteur de Taxi Driver, Raging Bull ou Obsession, excusez du peu, il ne s'attaque pas à un sujet facile. En l'occurrence une critique de la classe ouvrière américaine, et plus particulièrement trois d'entre eux, joués par Harvey Keitel, Richard Pryor et Yaphet Kotto, qui ont pour projet de dévaliser la caisse du syndicat de leur employeur, un fabricant de voitures, afin de toucher le gros lot. Enfin, croient-ils...
Le tournage a été extrêmement pénible pour Paul Schrader, qui s'est fait complètement déborder par ses acteurs principaux. Entre Harvey Keitel et Yaphet Kotto qui ne pouvaient pas se supporter, au point d'en venir aux mains une fois le plan dans la boite, Richard Pryor qui improvisait son texte, et se mettait en pétard contre le réalisateur car celui-ci multipliait les prises, et le décor principal construit car aucun constructeur ne voulait d'une équipe de tournage, il n'en fallait pas plus à Schrader pour désavouer plus ou moins son film, lequel sera un échec commercial, et dont il finira avec une grave dépression.
Malgré tous ces déboires, je trouve que le film s'en sort très bien, à montrer cette classe ouvrière, dit les cols bleus, bafouée, rabrouée, rabaissée, à l'image de ce manager qui n'est là que pour leur hurler dessus parce qu'ils ne vont pas assez vite. D'ailleurs, la vie de Richard Pryor et d'Harvey Keitel n'est pas non plus un long fleuve tranquille. Le premier fait face à un contrôleur fiscal, lequel lui reproche d'avoir annoncé d'avoir six enfants au lieu de trois, afin de toucher des aides sociales, et le second fait face à des problèmes financiers, notamment face à sa fille qui a besoin d'un appareil dentaire. Peut-être que le personnage joué par Yaphet Kotto est un peu en retrait dans l'histoire, mais le film est dans le sillage de ces œuvres dites sociales comme on a eu avec La classe ouvrière va au paradis ou juste après, l'excellent Norma Rae.
Il y a quelque chose de typiquement 70's dans cette histoire, nihiliste, où l'espoir est au fond du placard, mais avec la volonté d'hommes qui veulent s'en sortir à tout prix. Je n'ai pas été aussi ému et bouleversé que je m'y attendais, le film met beaucoup de temps à démarrer, mais Blue Collar fait partie de ces oeuvres clairement oubliées qu'il serait sage de (re)découvrir.
Créée
le 18 juil. 2019
Critique lue 164 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Blue Collar
Fin des années soixante-dix, le scénariste phare du nouvel Hollywood se lance dans la réalisation après avoir écrit pour Scorsese (Taxi Driver), De Palma (Obsession) et même un peu Spielberg...
Par
le 3 août 2013
38 j'aime
1
Des boulons récalcitrants, du métal malmené par des presses hydrauliques aux mains d’ouvriers aux gestes robotiques, des vapeurs de peinture laissant planer dans l’air une vapeur enivrante qui permet...
Par
le 17 oct. 2014
12 j'aime
2
Un excellent polard social tel que le cinéma américain n'en produit plus depuis longtemps. On trouvera ici une fort bonne illustration des mécanismes de l'exploitation et du système qui le produit...
Par
le 2 avr. 2013
10 j'aime
Du même critique
(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...
Par
le 18 févr. 2022
44 j'aime
Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...
Par
le 11 nov. 2012
44 j'aime
3
Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...
Par
le 15 sept. 2013
42 j'aime
9