Entre rêves bourgeois et poubelle populaire.
J'adore Woody Allen et contrairement à la majorité, j'ai été enchantée par cette parenthèse romantique et touristique des derniers temps. Autant dire que j'étais carrément impatiente de voir son dernier film : Blue Jasmine. Ca a assez mal commencé quand j'ai réalisé que j'avais au minimum trente ans de moins que tous les autres spectateurs, mais passons.
Blue Jasmine raconte l'histoire d'une femme snobinarde, totalement brisée par l'arrestation (et mort) de son mari, escroc notoire. Elle qui avait tout ce qu'elle désirait se retrouve à la rue, criblée de dettes. Elle, Jasmine, donc, part s'installer chez sa sœur à San Francisco pendant quelques temps pour prendre un nouveau départ. Sauf que sa sœur, Ginger, lui est diamétralement opposée. Elle a divorcé d'un mari ivrogne et violent et vient de se fiancé à Chili, qui ressemble énormément à son ex-mari. Ce sont des gens, disons du peuple (Ginger est caissière, Chili est garagiste) et tout ça n'enchante guère notre héroïne. Héroïne qui parle toute seule, ressasse sans cesse les mêmes histoires, bref, elle est au fin fond de la dépression.
Mes scènes préférées étaient sans aucun doute, les souvenirs de Jasmine, quand elle était encore dans la 'haute'. J'aime la façon qu'a Woody Allen de traiter les scènes mondaines, avec des morceaux jazzys, des bavardages de tous côtés et des bijoux qui scintillent comme les yeux des hommes devant les femmes de leurs amis. Mais l'entourage de Ginger m'a déplu, je l'ai trouvé presque caricatural. Les hommes ont l'air de gros rustres à peine sortis de leur ghetto/campagne/je ne sais quoi et Ginger a l'air d'une cruche qui s'occupe à peine de ses enfants (OUI, je trouve ça étrange de parler de ses parties de jambes en l'air avec son amant devant ses gosses, traitez-moi de réac, je m'en fiche).
Au final, je n'ai pu réellement pu m'attacher à aucun personnage. Pour dire, je n'ai même pas aimé détester Jasmine, un camion serait passé par là pour lui rouler dessus que j'aurais applaudi. Ceci dit, Cate Blanchett est époustouflante dans sa manière de jouer cette femme un peu folle, j'espère sincérement qu'elle remportera quelque chose pour cette interprétation absolument grandiose. mention spéciale également à Andrew Dice Clay qui, je dois bien le dire, m'a presque tirée une petite larme. Il était vrai et c'était beau. Lui aussi, il mériterait bien une petite récompense... Bref, malgré les belles vues de San Francisco, j'ai regardé mon portable pendant le film, et ça, c'est mauvais signe. Je reste donc sur ma faim mais attend quand même le prochain avec impatience !