Comme la plupart des autres films récents de Woody Allen, ce film sera rapidement oublié. Pourtant, Blue Jasmine sort un peu du lot: Pour une fois, on ne devine pas directement la suite et la fin du film, on peut donc le regarder jusqu'au bout sans ennui. De plus, l'histoire est plaisante, divertissante, pas prise de tête: un bon film du Dimanche soir pour s'endormir tranquillement.
Mais là où se situe le réel plus de ce film, c'est que Woody Allen ne cherche pas à tout prix à mettre en scène des situations rocambolesques comme dans ses autres films: et tant mieux, cela évite la lourdeur, l'attendu. On peut donc réellement se concentrer sur le sujet du film: la confrontation vie simple - bonheur réel/vie mondaine - bonheur illusoire.
Je m'attendais à une vive critique du snobisme, de l'apparence du bonheur de la haute société et à une apologie d'une vie et d'un bonheur simple. C'est pourtant un sentiment contraire qui m'anime à la fin du film: comme si une vie simple n'était le résultat au final que d'un manque d'ambition vers une vie meilleure, un abandon face à un destin tout tracé. Alors que la haute bourgeoisie, tant qu'on en fait partie, ne nous laisse pas ce goût d'inachevé. A condition d'avoir accompli soi-même ce chemin qui nous mène là-haut...sous peine de mauvaise surprise et grand malheur !