Je ne savais rien de Jeremy Saulnier tout ce que je savais du film, c'est que c'était une sorte de thriller et financé en partie par kickstarter à l'échelle d'environ 30000 balles. Le film a donc coûté peu cher. Et il est incroyable de constater le degré d'ambition du long-métrage avec un si faible budget, surtout intentionné par le fait que blue ruin ne soit pas un huit-clos.
Le film commence, on ne sait rien de ce personnage principale, nous ne connaissons même pas son nom, on le connaîtra peu après "Dwight". Il semble avoir une attitude rudimentaire, il est moche, sale et solitaire, il ne parle à personne. Va alors s'en suivre une histoire de vengeance de ce personnage.
Le pitch du film, comme beaucoup l'ont fait remarqué, ressemble beaucoup à "Shotgun Stories" de Jeff Nichols. Le film préféré que j'ai de ce réalisateur qui sera probablement une figure importante du futur cinéma Américain. Cela justifié par l'histoire de vengeance dont les films sont constitués opposant deux familles, ayant pour cause une erreur parentale. Appuyé par une représentation de l'Amérique rurale et une réflexion sur la possession publique d'arme à feu.
Mais les deux films se séparent en plusieurs points. Tout d'abord ces personnages. A chaque situation, chacun d'eux effectuent des maladresses, ça les rapproche de la réalité, du "vrai". Et cela dès la première tentative d'assassinat, cette tendance des personnages à toujours foirer quelque chose se répétera.
La réalité est assez marqué par la présence de silence jonchant le film, renforçant la solitude des personnages, les enfermant dans leur propre situation.
Le film n'aborde pourtant pas un point de vue naturaliste, il est aussi appuyé par une beauté formelle renforçant le choc à chaque nouvel étape de cette vengeance respectivement sanguinolente.
Blue Ruin est aussi une expérience émotionnelle, ponctué de magnifiques idées de mise en scène et narratives. On a ici probablement l'une des pépites de ce que le cinéma Américain a fait de mieux au cour de cette année.