Un tour de force de la part de ces acteurs que l'on voit trop peu dans le paysage cinématographique
Premier long-métrage de fiction pour le réalisateur Derek Cianfrance qui bluff littéralement avec son drame intimiste qui nous plonge au coeur d'une relation houleuse, celle d'un couple où le point de non retour a été franchit. Blue Valentine (2010) est ce que l'on pourrait qualifier de version "indé" comparé au film de Sam Mendes : Les Noces rebelles (2009). Un portrait au vitriole d'un couple déchiré qui vit ses derniers instants, comment en sont-ils arrivés là et pourquoi. Derek Cianfrance nous fait revivre leur histoire d'amour à ses débuts, alternant entre présent et passé, à base de flash-forwards et de flash-backs, on y découvre leur rencontre et ce qui fut le détonateur de cette relation qui aura vue naître un mariage et une petite fille. Mais l'usure au sein d'un couple n'est pas anodin et le film sera là pour nous le prouver. La force du film provient de son authenticité, de la sincérité et de la rage qui émanent des acteurs, de la crédibilité qui s'en dégage, à croire qu'ils ont réellement vécus ensemble pour nous rendre une telle performance d'acteur, Ryan Gosling & Michelle Williams en imposent face caméra, leurs nominations aux Golden Globes et aux Oscars (Meilleur acteur & Meilleure actrice) sont là pour nous le prouver. Le scénario et les dialogues sont brillants (pourtant ré-écrit à maintes reprises), Derek Cianfrance nous immisce au coeur d'une troublante et passionnante histoire d'amour à la fois charnelle et émotionnelle. Un tour de force de la part de ces acteurs que l'on voit trop peu dans le paysage cinématographique américain, dommage.