Toujours chez David LYNCH cette mise en scène minutieuse qui nous plonge dans des histoires où les frontières entre la réalité consciente, idéalisée et l'inconscient sombre et malsain s'emmêlent en un inextricable flux de questions.


Célébrant d'une part l'idéal du rêve américain, ses banlieues tranquilles, ses familles unies, jardins entretenues et intérieurs coquets, où évoluent celles et ceux qui vivent leurs vies selon les directives des publicités.

On pensera à cette banlieue caricaturale, presque de dessin animé que l'on voit dans Edward aux mains d argent (1990), et là pour nous entrainer vers la part sombre de l'humanité et par extension de cet "american dream", la caméra de Lynch pénètre la terre des pelouses taillées pour nous y montrer la grouillante et peu ragoutante partie cachée.


Tout le film naviguera entre ces deux aspects, chacun évoluant avec ses personnages, qui dérangés, qui apparemment répondant aux critères sociaux, et quand à la suite de sa décision d'enquêter sur l'étrange découverte d'une oreille humaine, Jeffrey Beaumont se retrouve à devoir évoluer dans ces deux mondes, qui sont le revers et la face d'une même médaille, Lynch veut selon moi nous démontrer qu'en chacun de nous cette dualité existe.


Comme Jeffrey, nous avons l'image que nous nous efforçons d'afficher dans nos milieux sociaux, mais aussi nos profonds et plus ou moins enfouis fantasmes inavoués, que parfois certains d'entre nous assouvissons en pénétrant des milieux plus éloignés de nos habitudes.


Alors il y est aisé de s'adonner à des plaisirs coupables, mais attention toutefois aux gens que l'on y croise.


Brillant dans toute sa grammaire de cinéma, pertinent dans son casting, troublant dans ce qu'il dit de nous et de notre rapport à la morale, définitivement un grand film, même si je lui préfère "Mulholland drive" et "Lost highway" dans leur radicalité à explorer ces thèmes et ceux de l'inconscient.

Spectateur-Lambda
8

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Créée

le 8 sept. 2022

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