A l'intérieur de soi

Je sors d'Inside avec une drôle de sensation. C'est le type d'humour sur lequel j'aurais pu m'esclaffer et répéter à tout va que c'est du génie. J'ai lu tellement de personne l'encenser que cela semblait une évidence.

Sauf que ce n'était pas drôle, ni triste. C'était même vide, un vide existentiel, une absence de sentiments. J'avais une sensation bizarre et je viens de comprendre d'où elle vient, je n'ai pas regardé un show à propos une personne triste mais à propos d'une personne vide. C'est selon moi, ce qui explique les quelques scènes de pleures et de crises existentielles qui paraissent fausses : elles le sont. Le vrai sentiment que transmet Inside c'est selui des plans durant lesquels il ne se passe rien. J'ai même cru, à un moment, que pendant vingt minutes il n'allait rien se passer tellement ça aurait été en accord avec ce film.

Maintenant que j'ai donné mon analyse, le côté technique : Inside est beau, très beau. La mise en scène que Bo met en place avec ses projecteurs est juste sublime. Le décor est bien travaillé, cette petite pièce en désordre arrive à rendre clostrophobe même quand des images de ciels ou de forêts sont diffusées sur le mur. La scène en extérieur aussi transmet bien cette sensation d'enfermement grâce à la lumière et aux rires. Rires qui donnent un côté Truman Show très oppressant.
Les musiques sont pareil aux visuels : excellentes, même si les paroles et sujets abordés dedans ne m'ont pas plus fait rire que ça, elles sont tout de même pertinentes et son univers audio reste en mémoire sans être désagréable.

C'est un film qui ne touchera personne de la même manière. Je ne sais pas si le film a été réalisé avec plusieurs niveaux d'interprétations ou si je sur analyse. Ce que je sais c'est que techniquement il est très bien pensé et que mentalement il laisse perplexe le spectateur.