À travers « Body », on sent bien qu'Uli Edel a cherché à renouer avec les grands classiques du Film noir, intention aussi ambitieuse que louable. Quelques petits problèmes, toutefois : celui-ci n'est ni Howard Hawks ni Fritz Lang, et Madonna a beau s'en sortir avec les honneurs, elle n'est ni Rita Hayworth, ni Barbara Stanwyck, ni Lana Turner. Au milieu de tout ça, une intrigue passable mais déjà vue, alternant assez platement scènes « hot » (enfin...) et de procès, le tout porté par une esthétique assez moyenne et des rebondissements somme toute assez prévisibles. Bref, loin de la dimension érotique et sulfureuse au délicieux parfum de scandale que l'œuvre visait très probablement, « Body » s'apparente en définitive plus à un thriller du samedi soir qu'à un grand classique du polar : dispensable.