Brian De Palma continue dans son exploration du cinéma d'Hitchcock avec Body Double qui rend hommage au maître du suspense et notamment Fenêtre sur Cours et Vertigo (ce qu'il avait déjà fait dans Obsession), on reste évidemment dans l'hommage et les influences et on n'est pas dans le plagiat.
Il nous fait suivre l'histoire de Jack Scully, acteur de séries B, viré du tournage de son dernier film à cause de sa claustrophobie et quittant sa femme après que cette dernière l'ait trompé alors qu'il va devenir peu à peu intrigué par sa sensuelle nouvelle voisine. De Palma n'hésite pas à utiliser tous les artifices du kitsch, de la sensualité ou même du mauvais gout (quitte à en faire trop et à être très ancré dans son époque) pour nous raconter son histoire.
Il fait preuve d'une brillante maîtrise pour manipuler le spectateur et il captive durant tout le film avec comme point d'orgue quelques scènes magistrales à l'image de cette filature ou du Relax (Don't Do It). Il propose une atmosphère parfois oppressante et d'autres fois sensuelles, utilisant bien la musique (quitte à parfois être excessif là aussi) et finalement cela fonctionne. Melanie Griffith est parfaite et sensuelle à souhait tandis que Deborah Shelton est mystérieuse comme il faut.
Si on peut trouver de tout dans la filmographie de De Palma, Body Double s'avère être une très bonne pioche, sensuel, intriguant, parfois fascinant et captivant à souhait et où le réalisateur se révèle brillant et manipulateur.