Après la mignonne comédie Mauvaise foi et le plus scolaire Omar m'a tuer, l'acteur / réalisateur Roschdy Zem s'inspire, pour son troisième long-métrage, du documentaire de Bryan Friedman, The Bodybuilder and I.
Peu connu du grand public et souvent moqué, le milieu du culturisme est ici retranscrit avec respect, le cinéaste ayant à coeur de montrer l'investissement de ces athlètes dignes de héros de la mythologie grecque. Dommage que le film ne fasse que survoler son sujet passionnant, au profit d'une sous-intrigue basique et sans grand intérêt, qui se conclue d'ailleurs dans un grand n'importe quoi. Comme si l'on avait zappé soudainement sur le téléfilm comique du lundi soir sur TF1.
Une schizophrénie inattendue dommageable pour un film agréable à suivre et fait avec sérieux, dont on retiendra surtout l'interprétation, plutôt convaincante. Si Vincent Rottiers reprend son rôle habituel de jeune énervé avec efficacité, la surprise vient surtout du débutant François Yolin Gauvin, véritable culturiste qui fait ici ses débuts dans le cinéma. Massif et impeccable, il remplace au pied levé Antoine de Caunes (!) prévu à l'origine, mais dont la préparation forcément compliquée retardera le tournage. Inutile de préciser que l'on y gagne sacrément au change niveau crédibilité.
Bien trop sage et s'achevant sur une dernière bobine complètement à la masse, comme si le cinéaste ne savait plus comment finir son film, Bodybuilder est cependant une tentative intéressante de la part de Roschdy Zem, qui a également le mérite de traiter son sujet avec respect et d'offrir à un débutant une belle occasion de briller.