Comédie érotique très soft, mais très sensuelle aussi, ce film est celui que Lewis a sorti juste avant son fameux "Blood Feast", considéré officiellement comme le premier film gore de l'histoire du cinéma. Cela raconte l'histoire de deux guignols amateurs qui veulent réaliser leur propre film érotique. Ils auront beaucoup de difficultés à réunir une "équipe technique" (composée d'un seul et unique caméraman, en tout et pour tout) et quelques actrices qui acceptent de se dévêtir face à la caméra. Mais une fois le tournage démarré, d'autres difficultés les attendent, vu leur manque d'expérience.
Ce film est parsemé des gags les plus lourdingues : ils oublient de mettre de la pellicule dans la caméra, ils laissent le cache sur l'objectif lorsqu'ils filment une séquence difficile à mettre en place, ils écrasent la camera sans le faire exprès lorsque l'un d'eux passe en voiture... Bref, les scènes de nudité valent beaucoup mieux que ces pseudo gags, on est dans un tout bon "nudie", pour qui apprécie ce sous-genre. Le physique des actrices est superbement mis en valeur par une lumière naturelle et des cadrages plutôt bien choisis. Beaucoup de sensualité dans la mise en scène de Lewis, à l'instar de la séquence du carrousel dans "The Adventures of Lucky Pierre", du même réalisateur.
Le film fonctionne aussi à un niveau méta, dirons-nous, car Lewis ne manque pas d'autodérision, étant donné le sujet qu'il s'est choisi : faire un film sur des réalisateurs d'un film à très petit budget, tourné avec les moyens du bord. C'est précisément ce type de films que H.G. Lewis lui-même met en scène habituellement, et "Boin-n-g" agit un peu comme un miroir déformant par rapport à son réalisateur.
Je ne recommande ce film qu'à moitié, je dirais, car mis à part les séquences "nudie", l'humour tombe quasi toujours à plat. Mais bon, je suis un inconditionnel de H.G. Lewis, ou quasiment. Pour beaucoup de spectateurs, il faudra savoir supporter son manque de rythme (entre autres), présent dans tous les films que j'ai pu voir de lui (soit une petite quinzaine). Pour les intéressé-e-s, ce film est dispo en téléchargement pour un peu moins de 10$ sur le site de Something Weird Video. V.O. anglais sans sous-titres uniquement.

JJC
6
Écrit par

Créée

le 5 avr. 2022

Critique lue 65 fois

3 j'aime

JJC

Écrit par

Critique lue 65 fois

3

Du même critique

Gridlock'd
JJC
10

Administrator est de retour!

Vondie Curtis-Hall, acteur de seconde zone à Hollywood et réalisateur d'épisodes de séries à ses heures, nous a livré en 1997 son premier long-métrage. Peut-être la seule œuvre réellement franche et...

Par

le 17 juin 2011

14 j'aime

2

Païsa
JJC
10

Critique de Païsa par JJC

Roberto Rossellini, figure-phare du néoréalisme italien, a mis sur pied une trilogie désormais culte sur la Seconde Guerre mondiale. Paisà en est le deuxième volet, entre Rome, ville ouverte (1945)...

Par

le 14 juil. 2013

13 j'aime

Trouble Every Day
JJC
9

Critique de Trouble Every Day par JJC

En France, Claire Denis est une des rares réalisatrices capables de faire des films qui soient subversifs à la fois sur le fond et sur la forme, ce qui n'est pas donné à tout le monde (voir à ce...

Par

le 20 nov. 2011

13 j'aime

5