Roberto Rossellini, figure-phare du néoréalisme italien, a mis sur pied une trilogie désormais culte sur la Seconde Guerre mondiale. Paisà en est le deuxième volet, entre Rome, ville ouverte (1945) et Allemagne année zéro (1948).
Le film est constitué de six récits différents ayant pour contexte la libération progressive de l’Italie par les Alliés et les Partisans. Six petites histoires au contenu dramatique, douloureux, désespéré, toutes liées à la situation catastrophique dans laquelle le pays est plongé à la fin de la guerre.
Rossellini mêle habilement l’objectivité du documentaire avec l’efficacité de la fiction pour mieux nous faire comprendre le désordre régnant en maître dans son pays à cette époque. Ses personnages, assez complexes, nous touchent par leur détresse, leur combat pour la survie et nous mettent aussi parfois en colère par leur travers. Ce film tend à montrer que l’ivresse de la Libération ne dure qu’un temps et que le plus dur vient après quand il faut tout reconstruire.
(cette critique est parue dans le magazine satirique liégeois "Le Poiscaille" de mai 2013)