Le film est une curiosité parce que c'est le premier vrai rôle ciné de Bruce Willis, à une époque où celui-ci s'orientait plus vers une carrière comique, et qu'en plus, il a face à lui Kim Basinger.
Le problème, c'est qui est servi par un Blake Edwards qui, si il était le king de la comédie loufoque dans les années 60, semble en ces fins d'années 80 particulièrement périmé (et il en est de même pour son comparse Henri Mancini et sa BO transparente). Ainsi, si le pitch est prometteur (un employé de bureau sérieux se retrouve aux prises avec une gentille fille qui se transforme en fouteuse de merde atomique dès qu'elle a un verre dans le nez), ça reste malheureusement un peu trop gentillet, surtout en regard de ce que d'autres films à base de mecs bourrés ont pu nous offrir. Le film rate même la morale pourtant téléphoné du « fais ce que tu veux plutôt que ce qu'on attend de toi ». Et puis si il prend des chemins assez originaux dans sa deuxième partie, nous offrant notamment une partie de cache-cache dans une maison qui nous ramène pas mal, pour le coup, à ce qu'on avait déjà dans les films Panthère Rose, cette partie est plombée par le choix de faire du second rôle de personnage « gringe » (l'ex harceleur David) un nœud du récit. Ces persos malsains, ils sont drôles au second plan, et forment un running gag efficace. Leur donner plus d'importance, c'est un peu gâcher la fête. Bref, si à ces choix scénaristiques étranges on ajoute au surplus un rythme parfois en panne, ça nous donne une comédie somme toute sympathique, s'offrant de petits moments cartoonnesques, mais globalement un peu ratée quand même.