Oppressant

Au vu des visuels (photos, affiche), du titre et de la bande-annonce, on peut s'attendre à un film explosif et tendu du début à la fin.
Ce n'est pas tout à fait cela. Bomb City ne donne pas dans l'affrontement épique entre punks et flics. L'angle choisi est beaucoup plus réaliste, parfois terre-à-terre, et rarement glamour, malgré la mise en scène léchée de Jamie Brooks et la superbe photographie nocturne.
Cela a l'avantage de permettre au spectateur de s'attacher véritablement aux personnages, parce qu'ils existent bel et bien. Ils vaquent à leurs occupations, font de la musique, des graffitis, achètent un chien. Bref, c'est mignon tout plein. Mais se rebeller contre la société dans la ville bien conservatrice d'Amarillo, au Texas, n'est pas sans conséquences.
La bande-son et les nombreux flash-forward maintiennent un état de pression constant. Et plus le film avance vers une inéluctabilité aux tenants et aboutissants incertains, plus il se fait oppressant, jusqu'à un climax anti-explosif, mais absolument tétanisant.

Le film est adapté d'une histoire vraie, et il est peut-être préférable de ne rien lire à ce sujet avant de le voir, car cela nuirait à l'intérêt de sa construction narrative, volontairement artificielle. Mais il sera difficile de résister à ne pas en savoir plus une fois le générique terminé, tant certaines scène de la dernière partie peuvent être poignantes et révoltantes.