Attention cet avis comporte ce genre de divulgâcheurs:
Pas de bras, pas de chocolat !
Comment ça commence ?
Par un gueuleton volé. Maran est une jeune femme discrète qui a le vilain penchant de croquer ses proches. Je ne parle pas de dessin au fusain mais bien d'anthropophagie, mot poli pour ne pas dire cannibalisme. Evidemment ce régime alimentaire ne facilite pas sa vie sociale. Seule et abandonnée, elle se lance sur les routes du midwest américain en quête de ses origines. En chemin, elle croisera une galerie de personnages dont le craquant et non moins croquant Lee, une version particulièrement dégingandée de Timothy C. Ensemble, ils croqueront la vie à pleines dents. Surtout celle des autres.
Comment ça finit ?
Par un gueuleton assumé.
Et au milieu?
The bones and all est une proposition étonnante de cinéma: tant resucée sur le thème du vampire que roadmovie romantique sur fond d'amour marginal que resucée sur le thème du vampire. S'il y a bien quelques scènes éprouvantes, le film ne cherche pas le gore ni l'épouvante. Le cannibalisme n'est qu'un prétexte plus dérangeant et plus spectaculaire qu'une simple toxicomanie. Il se prête merveilleusement bien au thème du prix de la liberté.
Enfin, le film, intense mais pas pressé, il prend le temps de construire ses situations et ses personnages. Ce tempo lent et maitrisé permet l'expression d'une large palette d'émotions, de l'immense tendresse qui fait battre le cœur des personnages à la plus vive des tensions à vous glacer le sang.