C’est la destinée d’une jeune femme mâtinée qui a la dalle mais au lieu de manger un adipeux hamburger, elle veut de la chair humaine. Bones and all est baigné par une atmosphère glauque et inconfortable mais pas sans cesse. En effet, vers la fin, le récit sur le cannibalisme, métaphore de la concrétisation des pulsions d’adolescents pubères, est délicatement occulté par une histoire d’amour mielleuse mais c’est quand même très répugnant avec un lot d’innombrables scènes insoutenables. Même si je comprends le but de cet attachement qui sert à explorer les fêlures mutuelles du passé, je jugerais cette relation lassante. La confrontation avec la mère, apogée freudienne, est réellement exaltante avec son bagage génétique et l’état dans lequel elle s’est mise est épouvantablement ignoble.