Ohayô, une comédie légère du grand cinéaste Ozu qui nous dépeint ici un microcosme composé de quelques familles japonaises à travers les relations familiales et les relations de voisinages.
Les séquences alternent : Les ragots des commères qui vont bon train, elles se nourrissent de « rien », sinon de leurs jalousies, Ozu en montre toute la bêtise; les chicanes entre mère et fille; les relations amoureuses qui n’osent pas se dire; et surtout les relations parents enfants à travers des diables de gosses butés comme des mules et malins comme des singes.
D’un côté les paroles creuses des commères, de l’autre le silence obstiné des gosses, fâchés du refus de leurs parents d’acheter une télé et entre les deux ces paroles de tous les jours, anodines mais nécessaires pour huiler les relations.
Parmi tout ce panel de personnages, le petit Isamu est impayable, ainsi que la vieille mère de la présidente de l’association se lamentant sur sa fille : « Cause toujours, comme si elle s’était faite toute seule ! Quelle pimbêche ! »
Cette comédie simple et sans prétention nous donne par la même occasion de réfléchir à nos propres paroles, à leurs poids et consistance.