Bonne chance est le deuxième film réalisé par Sacha Guitry, et, surtout, c'est produit par La loterie nationale ! La notion de chance revient constamment dans l'histoire, y compris dans l'achat d'un billet de loterie par une jeune femme qui va demander à un peintre de la suivre dans un tour du monde, alors qu'elle a accepté une demande en mariage d'un autre monsieur, parti à l'armée durant ces treize jours.
Le duo principal est constitué de Jacqueline Delubac ainsi que Sacha Guitry (ils étaient réellement ensemble à l'époque du tournage), et si il faut admettre une grande différence d'âge entre les deux, Guitry ayant 22 ans de plus, on sent chez une dernier une forme de vigueur, de folie, et cet amour se ressent à travers l'écran pour créer un duo fusionnel.
Guitry y apparait avec un embonpoint et il a près de 50 ans, mais en présence de Jacqueline Delubac, il semble retrouver une jeunesse qui sied formidablement au film. On a parfois des scènes hors contexte, mais qui sont très drôles sur la façon d'enregistrer des dialogues dans une voiture dans les film, ou, plus frappant encore, sur le fait qu'il ne faut pas manger des asperges dans un bateau car la sauce risque de se renverser !
J'adore cette liberté qu'a Guitry, et avec une mise en scène extrêmement inventive, très rapide, et où le dialogue se fait de manière soutenue. Le film ne fait d'ailleurs de que 75 minutes, et le suspens concernant le mari choisi par Jacqueline Delubac restera jusqu'à la dernière minute.
Je suis un très grand amateur du cinéma de Guitry, qui est un vrai joaillier du dialogue, et ce film assez rare, voire méconnu dans ce qu'il a fait, mérite grandement d'être découvert, à l'instar du Roman d'un tricheur.