Par un bref préambule, on sait que le séducteur cynique Harry, invitant quatre jeunes femmes qui furent ses épouses ou maîtresses, s'apprête à assassiner l'une d'elles, coupable de gêner l'arrivisme du jeune journaliste. Laquelle des quatre,
s'approchant un peu trop du balcon saboté par son hôte, fera la chute fatale?
Il ne faut pas être grand clerc pour deviner, suivant le principe de l'arroseur arrosé, la chute, pardon le dénouement du film. Aboutissement d'un drame pesamment mis en scène par le généralement peu inspiré Henri Decoin.
Durant une soirée stigmatisant la rivalité entre les conquêtes féminines d'Harry (Michel Auclair) et le ressentiment partagé qu'elles lui vouent -une situation complètement artificielle que Decoin n'arrive guère à justifier et encore moins à animer- on finit par perdre de vue le motif énigmatique initial qui pousse Harry à devenir un meurtrier. Les personnages sont datés, dépourvus d'authenticité, ce qui est dommageable, pour ne pas dire rédhibitoire, pour un film duquel la psychologie n'est en principe pas absente. En premier lieu, la prestation de Michel Auclair est pénible, tant son rôle est typé, son arrivisme étant assorti de façon très convenue à une séduction tout en ironie et immoralité. C'est du cinéma de "papa", sans personnalité, sans idées, transformant une intrigue dramatique peut-être intéressante en un condensé de clichés et de complaisances.