Un singe qui parle trop !
Non, mais de qui se moque-t-on ? Alors que je m'attendais à voir un documentaire animalier sympathique, plein de bons sentiments, révélateur d'un certain mode de vie animalier et d'une fraicheur particulière, je suis tombé sur la plus fausse et débile des leçons de morales environnementales. Nous racontant, de façon totalement filmée, mise en scène, donc fausse, le quotidien d'un bonobo et de sa nouvelle vie dans un foyer au Congo (ou les singes de son espèce sont en voie de disparition, vendue sur les marchés, mangés, etc.) ce film donne une voix (Emmanuel Curtil)complètement mal venue à notre héros.
On le rend humain, du début à la fin, on lui fait dire des choses totalement incongrues pour donner au film un maximum de sentiment. Pour forcer le spectateur à pleurer devant sa condition d'animal, finalement rendu humain par cette mise en scène. Bref, on prend le problème totalement à l'envers, on fait du TF1/FoxNews en nous dénaturant la vérité, on se la joue moralisateur et c'est franchement navrant. Totalement raté, Bonobos est surtout empreint, ironiquement, d'un vrai manque d'humanité.
Le pire dans tout cela ? C'est que ce foyer congolais existe, est nécessaire, part de bonnes intentions, rend ces Bonobos vraiment heureux, leur redonne une liberté. Ce n'est donc absolument pas le sujet, la vérité, que j'ai détesté de ce film. C'est son mensonge, sa mise en scène, sa volonté de choquer le spectateur pour en faire un truc à la mode. Un peu comme on le fait avec les pandas ou les dauphins, si vous voyez ce que je veux dire. Comme si le Bonobo, aussi mignon, attendrissant, respectable, vivant soit-il, était une espèce plus noble que n'importe quelle autre. Au lieu de parler de vrais problèmes, on humanise l'animal, on fait de l'anthropomorphisme crade, mensonger, mal venu. On supprime tout ce qui fait du Bonobo une espèce à part pour dire aux enfants "vous voyez, ils sont comme nous, alors continuez à manger des vaches, mais les Bonobos, pas touche, c'est à respecter". On fait exactement tout ce qu'il ne faut pas faire.
Mais bon par contre, ils sont mignons et bluffants ces petits Bonobos. Ils sauvent le film. Dommage qu'il ne leur rende pas du tout hommage à travers une heure et trente minutes de connerie monumentale. Et puis s'il te plait, Sandrine Bonnaire, tais-toi !