Boogie Nights par Plume231
Quand Paul Thomas Anderson aborde l'univers du porno de la fin des années 70- début 80 et la transition d'un genre cinématographique à part entière à l'amateurisme vidéo, il évite remarquablement trois choses que l'on pouvait craindre avec un tel sujet : la vulgarité, le racolage et le moralisateur. Au contraire, c'est avec une justesse parfois stupéfiante (en particulier pour les films tournés dans le film, le jeu amateur hors des séquences de sexe, les griffures, les flous, les tremblements de caméra, le grain tout simplement, même les caractères des lettres pour le générique... où là on est en plein dans la perfection !), et un ton qui oscille entre le sarcastique et une tendresse non dissimulée (enfin c'est surtout la tendresse qui se distingue !) que le cinéaste au sommet emballe le tout. On peut difficilement oublier de signaler aussi une technique de prodige et une équipe d'acteurs absolument formidables... Incontestablement une grande réussite.