Les adaptations de jeux vidéos au cinéma sont assez souvent problématiques. Car l'on ne retrouve presque jamais l'immersion ressentie ou encore l'attachement éprouvé en la simple qualité de gamer.
Et bien que n'ayant jamais mis la main sur un quelconque Borderlands, même le masqué, à la sortie de la séance, a compris que ce n'était pas vraiment ça. Car Borderlands, le film, n'est qu'un esclave de plus d'un cahier des charges au poids démesuré et d'une formule déclinée à l'infini comme celle censée plaire au plus grand nombre.
Une formule désirant ardemment émuler la réussite de l'approche du genre super héros chère à James Gunn. Soit une certaine idée du cool décomplexé, de la réunion d'outsiders et de personnages pas forcément recommandables a priori, le tout sur fond de playlist décalée.
Comme dans la trilogie Les Gardiens de la Galaxie ou la renaissance de l'équipe d'outlaws de The Suicide Squad.
Sauf que James Gunn avait réussi, à chaque fois, à ce que le spectateur s'attache et s'attendrisse devant Peter Quill et l'ensemble de sa famille de coeur.
Rien de semblable concernant Borderlands, tout simplement car l'on ne sent aucune passion d'un quelconque donneur d'ordres au sein de cette production.
Et si l'oeuvre pourra quelque peu divertir, au final, via une ou deux scènes d'action dans sa première partie, ou encore quelques nounours bombes, elle est cependant similaire aux dizaines d'ersatzs sorties ces derniers temps. Sans jamais se démarquer ni proposer une quelconque originalité, tandis que l'univers de la série de jeux ne fait que se deviner, tellement celui-ci ne semble que survolé, même pour un néophyte de Borderlands.
Ainsi, quête mille fois vue, folie de certains personnages de façade, saillies comiques très souvent lourdes, chansons randoms et rôles transparents se succèdent à l'écran. Même les décors apparaîtront pauvres et surtout assez répétitifs, coincés entre rade, désert, ruines et mines vert fluo d'une exiguïté assez confondante.
Ajoutez à cela un ripolinage qui saute aux yeux dès lors que l'on ne cesse de parler de faire pleuvoir des boyaux sans jamais voir ne serait-ce qu'une goutte de sang à l'écran, et alors même que le monde de Borderlands est vendu comme rempli d'assassins et autres déviants.
Au point que la conclusion du film, après avoir recyclé une Jean Grey en plein accès de Phénix, fait du pied au Johnny Storm des 4 Fantastiques...
Et si le masqué a vu bien plus exécrable en 2024, Borderlands ne se hissera jamais au sommet de la chaîne alimentaire de sa planète d'origine...
Behind_the_Mask, qui a lâché sa manette.