Bon, je ne vais pas tirer sur l'ambulance en en faisant une très grosse chronique vu le four intersidéral que le film est en train de se prendre au box-office mondial (peut-être un des pires des années 2020 d'ailleurs), ils le sortent déjà en VOD aux USA par désespoir.
J'ai joué un peu à un des jeux, j'ai le souvenir du ton décalé, de la silhouette de Lilith ici incarnée par Cate Blanchett et du petit robot Claptrap mais c'est à peu près tout.
Déjà désuète en cours même de visionnage, cette adaptation de jeu vidéo semble avoir des années de retard face à des succès récents comme "Fallout" ou "The Last of US". Ici, en guise de récit, on se repose sur la plus rudimentaire quête aux items et power-up qu'il soit dans un univers qui ne s'impose jamais comme réellement original, le tout mêlé à une formule se rêvant d'être celle des "Gardiens de la Galaxie" mais qui n'en a tout simplement rien compris.
Le résultat est aussi insipide que rushé, des péripéties en continu et incapable d'impressionner un amateur de grand spectacle contemporain de ce genre (vous avez quasiment déjà tout vu ailleurs), morcelé à quelques temps morts qui ne remplissent jamais leur office de nous accrocher à ses protagonistes trop peu développés. Et ne comptez pas sur l'humour qui pourrait en ressortir pour changer les choses, il est au ras des pâquerettes et donne envie de démantibuler son petit robot avec des outils Meccano pour qu'il se taise enfin.
Impliqué aussi à l'écriture, et alors que "Borderlands" lui offrait a priori un gigantesque terrain de jeu SF à la fois idéal et inédit pour son ton parfois impertinent, Eli Roth rate complètement le coche de s'imposer en dehors de ses quelques coups d'éclat dans l'horreur, le film aurait pu être réalisé par n'importe quel yes man engagé la veille du tournage. Ça en rend la découverte encore plus déprimante.
Heureusement que Cate Blanchett a l'air de bien s'amuser, elle, à côté d'un Kevin Hart faisant un peu moins le Kevin Hart que d'habitude (ça lui va bien d'être plus sobre) parce que "Borderlands" n'a rien de borderline -et il n'est même pas la pire purge au monde- il n'est qu'un énième blockbuster interchangeable, désincarné et sans intérêt. Même Jamie Lee Curtis y livre une prestation plus qu'oubliable, c'est dire.