Traumas d'enfance, rivalité anxiogène, pression médiatique et good cop/bad cop en miroir d'une complémentarité in fine assez réversible forment les grandes lignes d'un scénario qui ne sait pas choisir ce qu'il y avait sans doute de plus intéressant à tirer de cette confrontation iconique.
Borg et Mcenroe furent les précurseurs d'une nouvelle ère tennistique, ouvrant la voie à la modernisation ainsi qu'à la professionnalisation/starisation des Federer Nadal et Djokovic. Plutôt que de choisir cet angle pour raconter cette nouvelle attractivité, le cinéaste préfère suivre le cahier des charges habituel du biopic classique.
Jamais n'est évoqué la spécificité technico tactique des deux champions leur ayant permis de bâtir leur légende. Pas plus que la monumentale charge de travail ayant abouti à ce momentum de Wimbledon. Pas grand chose non plus sur les conséquences de ce duel qui aboutira peu de temps après à l'arrêt de carrière du suédois.
Sur un peu plus de 90 minutes de film, seules les 20 dernières aboutissent à la mise en scène de bribes de matchs, ainsi qu'au duel final. C'est bien trop pauvre pour un cinéaste qui prétend ausculter ce moment particulier de l'histoire de ce sport. D'autant plus que celle-ci ne fait pas beaucoup d'efforts pour pour les rendre un minimum crédibles. Découpées le plus souvent en banals champs-contrechamps, elles banalisent les coups droits, revers, slice et autres smashs qui permirent à ce match si particulier de lui donner toute son aura.
Restent Shia Leboeuf et le comédien islandais qui se débrouillent comme ils peuvent pour donner corps à cette dramaturgie. Ils font correctement le boulot, sans beaucoup de transcendance non plus. Jeux, sets mais pas match pour cet énième biopic sportif très commun!!