Autrement dit, c'est fascinant.
Bertrand Mandico passionné... Bertrand Mandico poète... Bertrand Mandico esthète du dégoût et du nihilisme cru... Bertrand Mandico l'innovateur... Bertrand Mandico l'Artiste.
Tellement passionné par son sujet de cinéaste expérimental extrêmement méconnu qu'il l'imagine comme un cinéaste né, dont la tête est planquée dans une boite munie d'un trou Objectif. Tellement poète qu'il sublime chaque contraste entre la voix-off et l'acte de l'écran, comme des songes cauchemardesques qui auraient réellement exister dans un Enfer tout-à-fait terrien. Tellement esthète de la crasse que son image de caméra grouillante, ainsi que des méthodes de son protagoniste, m'ont profondément requestionner le rapport des cinéastes à leur travail : jusqu'où sommes-nous capable d'aller par amour pour cet Art, en sachant que la reconnaissance ou son retour financier est plus qu'improbable ? Dommage, malheureusement, que ce côté-là n'a pas été plus creusé que ça... Mais l'esthétique, en général, est admirable. Tellement innovateur, avec sa narration par les lettres de l'alphabet ainsi que sa voix-off très littéraire, qu'il est impossible d'avoir deux fois d'affilée la même vision de cette oeuvre décidément difforme et délicieusement bizarre.
Tellement Artiste... que ce serait indécent de passer à côté de ce très très grand film !