Une Série B fauchée & lénifiante, à la mise en scène aussi soporifique qu’un épisode d’Arabesque...

Un extra-terrestre est condamné à l’exil en purgeant sa peine sur Terre sous une apparence humaine. Sauf qu’une fois sur place, sa tête explose et doit « emprunter » les têtes de ses victimes s’il veut survivre…


Comment John McNaughton a-t-il pu tomber aussi bas ? Après avoir réalisé le mémorable Henry, portrait d'un serial killer (1986), il change radicalement de registre pour celui de la Série B fantastique totalement fauchée et avec laquelle on s’emmerde sans discontinue. Le film démarre plutôt mal et a le mérite d’être franc sur son absence de potentiel pour les 90 prochaines minutes. La première demie heure s’avère étonnamment lénifiante, avec des dialogues toutes les 3min montre en main, c’est à se demander s’il y avait réellement un dialoguiste sur le tournage tant les moments creux et plombés par le silence viennent nous achever.


Le film n’est qu’une succession de séquences sans queue ni tête avec des déambulations zombiesques plombées par une mise en scène aussi soporifique qu’un épisode d’Arabesque (1984/1996). Côté distribution, c’est un florilège d’acteurs tous aussi mauvais les uns que les autres et ne comptez pas sur les 2 seules têtes connues pour sauver le casting. Rae Dawn Chong fait le minimum syndical (à travers une sous-intrigue qui n’a strictement rien à voir avec l’intrigue principale, à croire qu’elle aurait été rajoutée uniquement pour justifier la présence de l’actrice) face à Antonio Fargas ("Huggy les bons tuyaux" dans la série télévisée Starsky et Hutch) en roue libre dans le rôle d’un clochard.


Le concept du changement d’apparence en empruntant la tête de ses victimes se fourvoie dans le grand n’importe quoi lorsque l’alien (à la peau blanche) prend la tête de Julius (un afro-américain). A la rigueur, pourquoi pas, sauf qu’à chaque fois que l’alien change de tête, c’est le comédien qui change. Donc au final, on se retrouve avec un alien qui était blanc de peau, avec le visage d’un afro-américain, qui devient par la même occasion, noir de peau de la tête au pied (puisqu’il est incarné par Antonio Fargas).


Borrower : Le Voleur de têtes (1991) est une vaste fumisterie où il ne se passe strictement rien. Une mise en scène catastrophique dont notre léthargie sera de temps à autre stimulée par de rares effets gores.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
1
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mais... C'est de la MERDE ! (spécial Oncle Sam)

Créée

le 24 janv. 2022

Critique lue 168 fois

RENGER

Écrit par

Critique lue 168 fois

D'autres avis sur Borrower : Le Voleur de têtes

Borrower : Le Voleur de têtes
Fry3000
2

De tête à tête

John McNaughton a beau avoir figuré parmi les "Masters of horror" de la série éponyme, il est loin d’avoir eu une filmographie marquante, si on excepte son premier long-métrage de 1986, "Henry...

le 1 mars 2017

3 j'aime

Borrower : Le Voleur de têtes
Nessie_Wqt
4

La tête dans les étoiles

C'est triste. L'idée de base aurait pu donner un film comique génial avec une critique sociale redoutable. Mais le réalisateur s'embrouille et se perd dans une intrigue secondaire inutile (sans doute...

le 28 oct. 2019

1 j'aime

Borrower : Le Voleur de têtes
MichaelOudin
4

Tête en l’air

Film de science fiction teinté d’horreur réalisé en 1991. Un extraterrestre au vu de ses crimes odieux est condamné à la peine ultime : il est exilé sur terre dans un corps humain. Pire que la mort...

le 19 mars 2022

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 22 juin 2022

37 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

18

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

25