Il est tout de même fascinant de constamment redécouvrir les rouages d'Hollywood et de constater que rien ne semble vouloir changer d'un iota. Boss Level fait partie de cette catégorie de films où le pitch, éculé et rabâché, ne plait finalement pas aux studios qui décident de le larguer en cours de route. Du coup, le nouveau film de Joe Carnahan déboulera directement en VOD sur Hulu en 2021 après plusieurs années de stand-by et une promo anémique. Mais concrètement, que vaut Boss Level ? Et bien...
Nous avons une fois encore droit au remake de Un Jour sans fin où un ancien agent des Forces Spéciales (Franck Grillo, l'actioner du pauvre) revit sans cesse sa journée jusqu'à ce qu'il meurt, découvrant qu'il est la cible de bien des tueurs. Mais au bout de la 141ème fois, Roy a bien envie de comprendre pourquoi tout le monde veut sa peau et comment briser la boucle. Pas original pour un sou, le film ne tente hélas même pas de se démarquer de ses modèles (le film de Harold Ramis bien sûr, mais aussi Edge of Tomorrow ou encore Happy Birthdead) et s'avère finalement assez pantouflard du côté du script, n'évitant d'ailleurs pas quelques écueils grinçant (vous savez quand le film est raconté du point de vue d'un héros mais qu'il existe des passages avec d'autres personnages alors que ce même héros n'y soit pas présent).
Pareillement, le film manque de rythme, avec de trop longues lignes de dialogues et un montage malheureusement un brin flemmard, Carnahan ne trouvant jamais le ton juste pour faire revivre les mêmes évènements à son protagoniste principal. Un Edgar Wright aurait fait la différence. Il y aura toujours des scènes d'action réussies, d'autres moins, quelques références à la pop culture (le film lui-même se veut être comme un jeu vidéo grandeur nature mais même là c'est à peine esquissé) et de gros cameos bien sympathiques comme Michelle Yeoh et Ken Yeong tandis que Mel Gibson et Naomi Watts cachetonnent sans grande conviction. Bien moins maîtrisé qu'espéré, Boss Level reste tout au plus plaisant mais en rien époustouflant, et on comprendra aisément pourquoi les distributeurs n'ont pas voulu de cette refonte impersonnelle pas si fendarde que ça.