Fred Williamson s'écrit un rôle sur mesure. En pleine période blaxploitation il revisite le western en y incorporant un message avec son personnage de chasseur de primes. Évidemment il aborde le regard porté sur sa couleur de peau. Ainsi, dès qu'un homme blanc prononce nègre, il doit s'acquitter d'une amande, et s'il refuse c'est la case prison. Le message de Fred Williamson est clair, il veut pointer du doigt le comportement de certaines personnes qui ne voient que par la couleur. Ces gens ne cherchent pas à voir l'homme qu'il est, ils le jugent directement par sa couleur de peau. L'acteur ne veut pas d'un discours pesant pour Boss Nigger, il cherche à amuser avec les personnages. Et toute cette histoire est loin d'être sérieuse. Et c'est peut-être bien ce mélange qui pèche dans le film, car Williamson n'arrive pas à mener correctement une telle écriture. Le résultat est loin d'être bon, il est même assez médiocre. L'humour très balourd ne fonctionne jamais, enfin il faut dire que la réalisation de Jack Anorld ne lui vient jamais en aide, au contraire parfois elle est très foutraque. Tout comme l'est aussi l'imbrication de certains personnages. Quant au montage, les scènes s'enchainent de façons trop abruptes, on inclut des petits trucs censés apporter des choses aux personnages. Seulement elles s'imbriquent mal au reste du récit, ce sont de petites scénettes enfilées entre deux autres scènes comme ça, sans lien direct. Le jeu des acteurs est calamiteux, ça surjoue constamment et de la part de tout le monde. C'est certainement la direction voulue par Jack Arnold et Fred Williamson, mais ce côté accentuation du jeu décrédibilise tout. Le héros se retrouve parfois à 15 contre lui, évidemment aucune balle ne vient le toucher. Mais bon quand il est à découvert et que tout le monde lui tire dessus c'est quand même énorme. L'aventure de ce chasseur de primes n'est pas très emballante quant à l'humour il ne fonctionne jamais.