On prend les mêmes et on recommence, cette fois Herzog et son ami Oppenheimer abandonnent les volcans pour s'intéresser aux météorites et c'est encore une fois une vraie réussite.
En fait ce que je trouve dingue avec Herzog c'est sa capacité à rendre intéressant ce qui donnerait chez n'importe qui d'autre un bête reportage télé sans ambition dans lequel on n'apprend pas grand chose.
Ici le but n'est pas qu'on ressorte avec plein de connaissances sur les météorites, mais c'est qu'on sente la fascination humaine pour ces objets (c'était déjà le cas dans Into the inferno). C'est ça que j'adore, il va s'intéresser à l'humain avant tout et pas forcément avec un œil bienveillant ou sympathique, on sent que c'est un misanthrope qui parle, mais qu'il est malgré tout fasciné par ces gens.
Il a surtout le don pour donner l'impression que toutes les personnes qui apparaissent dans son documentaire sont folles, ou du moins un brin dérangées. Je pense que c'est notamment lié à la photographie de son film, grâce à l'utilisation de courtes focales les intervenants semblent se détacher du décor (ce qui me fait regretter de n'avoir pas vu La Grotte des rêves perdus en 3D) ce qui confère un aspect rêve au film.
Et donc en fait Herzog pourrait parler de n'importe quoi, je ne suivrais, parce que ce qui est passionnant dans le film ce n'est pas le sujet ou même ce qui se dit sur le sujet, c'est la galerie de personnages qu'ils nous propose, la manière avec laquelle il les filme et comment il arrive à rendre un simple entretien sur un sujet sérieux parfois assez surréaliste rien qu'avec l'image, avec sa manière de filmer les intervenants. Il faut le dire, ses interventions à lui sont également savoureuse, c'est le genre de voix qu'on pourrait écouter toute la nuit.
J'aurais juste cru qu'il serait allé plus loin dans le côté un peu mystique de la panspermie... Il y a deux ou trois moments où ont sent le Herzog pur jus qui prend le dessus, mais sinon le film reste plus sage que d'autres dans le même genre. Cette fois il a vraiment mis Oppenheimer en avant, c'est lui qui mène les entretiens et tout, c'est peut-être lié.
En tous cas, c'est évidement que Fireball vaut le détour même s'il n'est pas le meilleur docu d'Herzog, il reste fascinant, captivant et surtout d'une grande beauté. Il y a un côté enivrant à regarder un film d'Herzog et à se laisser bercer par sa voix et ses images.