Werner Herzog et son copain vulcanologue Clive Oppenheimer décident de parcourir le monde à la recherche des météorites et de celles et ceux qui s'y intéressent. On y rencontre, comme toujours chez Herzog, des gens très exaltés, qui consacrent leur vie à des signes infimes et des tâches étranges : ratisser un glacier à la recherche de poussière d'étoile, veiller sur le ciel pour prévoir la prochain collision entre une météorite et la terre, ramasser des cailloux sur le toit d'un stade... Le voyage est enthousiasmant. Herzog a ce talent de toujours mettre sur le même plan le scientifique et l'illuminé, de considérer l'un et l'autre avec la même attention, comme de purs phénomènes, antagonistes certainement mais relevant d'une même cause ou d'une même énergie canalisée différemment. Le film, lui, souffre de choix atroces, esthétiques et de mise en scène. On dirait que Herzog choisit toujours le pire, par provocation, jusqu'à l'écoeurement. La blague sur la Bavière, la voix-off qui détruit ce qu'on pourrait ressentir ou percevoir par nous-mêmes, les survols incessants en drone, la musique mystique, l'insistance gênante vis-à-vis de ses interlocuteurs... Et pourtant ce sont des choix. Et donc on sait à quoi on à affaire. Et on peut y penser. Alors le cinéma reste vivant.