Boulevard de la mort par Nicolas Montagne

Après Kill Bill, Tarantino persiste et signe dans le cinéma ultra-référentiel, sa marque de fabrique depuis toujours mais véritablement appuyée cette fois. Ainsi, après le film de gangsters,la blaxploitation, le cinéma d'arts martiaux et le western spaghetti, le maître geek fait appel à son collègue Rodiguez pour réaliser un grindhouse. Les deux films ne faisant qu'un font un flop aux Etats-Unis, ce qui provoque la scission du film en deux, la partie de Rodriguez d'abord, la partie de Tarantino ensuite.

Pour son segment, devenu un film à part entière, Tarantino ne lésine pas sur les effets dignes des pires (mais meilleurs!) produits du cinéma d'exploitation style années 70. En grand fan de Death Race 2000 et Vanishing point (explicitement cité dans Death Proof), le cinéaste convoque la mythologie du film de voitures pour un film qui n'est pas destiné qu'aux fans de carcasses cabossées. En fait, c'est avant tout un film de Tarantino: les trois quarts du film se résument à des tartines de dialogues savoureux permettant de développer la richesse des personnages, de Kurt Russel à Rose Mac Gowan en passant par Rosario Dawson. Et si la deuxième partie du film est clairement plus orientée action jouissive, on profite largement de l'univers de ce fou de cinéma bis!Par ailleurs, on aura droit aux références grindhouse comme le montage bâclé qui intervient à un moment crucial, l'accentuation de certains plans sur les courbes féminines (surtout les pieds chez Quentin), la musique tonitruante, l'exagération, les sautes d'images, les particules sur la pellicule, et autres délices cinéphages...un vrai bonheur, c'est tout!