Le Mariage de mon meilleur ami par Nicolas Montagne
Prenant à contre-courant la tendance classe de la comédie romantique, P.J.Hogan signe avec Le Mariage de mon meilleur ami la meilleure mouture du genre depuis belle lurette. Julia Roberts en grande méchante, malade d'amour et prête à tout pour faire foirer un mariage, c'est plutôt inattendu pour la Cendrillon de Pretty Woman!Pourtant, c'était le pari, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est tenu. Cameron Diaz et Dermott Mullroney ne sont pas mal non plus en couple aimant, désespérément sain et heureux.
Mais tout peut voler en éclats d'un moment à l'autre dans ce film, et le spectateur est toujours attérré de voir les situations inversées: quand Julianne parvient à persuader Kim de proposer à Michael un job dans la boîte de son père et qu'une dispute s'ensuit, on n'est pas triste pour le couple qui est en train de se déchirer (on s'en fiche complétement d'ailleurs), on est content avec Julia de ce méfait pourtant clairement atroce et injurieux pour une amitié se comptant en années. Et lorsque le couple se réconcilie, on est à la fois peiné pour le personnage de Julia et hilare de contempler cette mine complétement déconfite.
A la limite de l'immoral, le film n'est pas pour autant une fresque capitaliste admettant que tout est légitime pour réussir, il est emprunt d'une empathie certaine des deux côtés, sans manichéisme ni clichés sur les hommes et les femmes et les rapports entre eux.
Le Mariage de mon meilleur ami se regarde donc sans réfléchir, mais sans être un divertissement bête et méchant. La mise en scène est d'ailleurs là pour le prouver, avec un nombre assez impressionnant de métaphores et de mises en situation très fines, à l'image de l'embrasement d'un fourneau lorsque Julia et Dermott se retrouvent dans un restaurant.