Un monument incontournable du cinema.
Une vision sombre et cynique d'hollywood, un monde de faux-semblants où chacun s'enferme dans le personnage qu'il s'est construit. La communication entre ces bulles narcissiques ne se fait que par mensonges et quiproquos.
Le héros signe sa perte en choisissant d'abandonner le monde réel pour ce monde.
Les autres acteurs ne jouent pas, ils sont les personnages: Gloria Swanson, ex-star du cinema muet, d'où son jeu très théâtral; Erich von Stroheim, ancien réalisateur rejeté par l'Amérique puritaine; Cecil B. de Mille qui a réussi son passage au parlant, tourné vers l'avenir ne peut que croiser les précédents...
Je regrette que la scène de la partie de cartes hebdomadaire des rejetés du parlant n'ait pas été plus valorisée: il y avait matière à une scène culte.
C'est aussi la fin d'un monde, où ceux qui s'y accrochent sont inexorablement broyés par ceux qui vont de l'avant, comme ce Max von Mayerling, admirable et pathétique à la fois qui s'accroche au souvenir d'un amour pour lequel il a renoncé à tout.
La dernière scène ou Norma Desmond, tragique et dérisoire descend les escaliers vers la voiture cellulaire qui l'attend, devant Max qui dirige les caméras des journalistes comme au temps de leur splendeur, mériterait de figurer dans toutes les anthologies du cinéma.