Steve Martin et Frank Oz parasitent l'univers feutré d'Hollywood avec la participation d'Eddie Murphy et de l'hilarante Heather Graham.
Bowfinger est le patronyme d'un producteur (Steve Martin) minable est endetté jusqu'au cou. Emballé par un scénario de film de science-fiction intitulé « Pluie Molle », il décide d'en faire une grosse production. Il recrute une équipe à la frontière mexicaine, engage une vieille gloire sur le retour est une nymphette (Heather Graham) prête à tout pour réussir. Puis, il se rend chez Kit Ramsey (Eddie Murphy), star du film d'action pour le convaincre de participer au tournage de son projet. Il est évidemment repoussé, mais qu'à cela ne tienne, il le filmera à son insu. Commence alors un tournage chaotique où Bowfinger et ses acolytes traquent les moindres faits et gestes de cette vedette inatteignable. Mais à force d'être agressé en pleine rue par des folles hystériques qui parlent de martiens et de fin du monde, Ramsey devient de plus en plus paranoïaque. Sur le conseil de son gourou (Terence Stamp), il sombre dans un isolement maladif. C'est à ce moment-là qu'un véritable miracle vient au secours de Bowfinger : il déniche le frère jumeau de Kit.
Steve Martin quasiment inconnu dans nos contrées, bénéficie d'une aura de star de la comédie outre-atlantique. Scénariste et interprète principal de « Bowfinger, roi d'Hollywood », il s'attaque à la création d'un film de série B. Il campe un producteur inconscient comme il en existe beaucoup avec une telle justesse qu'il ne paraît jamais caricatural. Son Bowfinger possède à la fois tous les défauts et toutes les qualités qui font les financiers du Septième Art américains : il est aussi arrogant, égoïste et faux cul que sympathique, pitoyable et déterminé. Steve Martin fait graviter au tour de son personnage un microcosme magnifiquement représentatif de cet univers perdu entre le glamour et les gros sous.
Il y a une vieille vedette tombée dans l'anonymat qui n'a jamais su se défaire des strass et des paillettes, passant son temps à ressasser le passé. On croise un jeune premier qui est le seul à croire en lui, pensant qu'il sera un jour une véritable vedette. Enfin Heather Graham (« Austin Powers, l'espion qui m'a tirée ») incarne une starlette délicieuse, conçue sur la base de clichés éculés qui ont déjà fait leurs preuves : elle débarque d'une petite ville que personne ne connaît, elle est blonde, elle met en avant ses atouts physiques et elle couche avec tous ceux qui pourraient lui permettre de parvenir à ses fins. Eddie Murphy quant à lui endosse le costume d'une star à l'égo surdimensionné avec une belle réussite. Il parvient à nous faire oublier ses désastreuses performances de « Docteur Doolittle » ou « The Holy Man ».
Bref, « Bowfinger, roi d'Hollywood » est une satire du monde du cinéma très réussie. Tout plaide en sa faveur : situations folles, dialogues piquants, scénario malin et comédiens en très grande forme.