BOYHOOD offre une proposition de cinéma alléchante : une histoire de 12 ans sur l'enfance d'un garcon, de ses 6 ans jusqu'à l'entrée dans l'âge adulte, filmée en 12 ans avec les mêmes acteurs.
Le film est une belle expérience de cinéma qui réussit à maintenir l'intérêt du spectateur sur ses 2h45. Mais il reste très imparfait. Le résultat n'arrivent jamais vraiment à combler les attentes nées du concept.
Principal problème, le scénario est prisonnier de la méthode de tournage. En fait de scénario il n'y en a point. BOYHOOD est un empilement de moments de vie intéressants mais somme toute assez banals.
Le réalisateur n'a même pas pris la peine de proposer un angle de traitement particulier à sa chronique. Et c'est là, le reproche essentiel que l'on peut faire au film car sur ce point le concept ne crée aucune contrainte. Difficile de ne pas y voir une pointe de paresse de la part de Richard Linklater qui se suffit un peu trop de son concept.
Autre problème inhérent au concept. Difficile de choisir un jeune acteur de 6 ans et évaluer ce qui donnera à l'écran 5, 10, 12 ans plus tard. Et on ne peut pas dire que, passé 10 ans, le jeune Ellar Coltrane irradie l'écran de sa personnalité . Le personnage se trouve donc limité par le charisme de son acteur et ses talents plus qu'incertain dans le domaine.
A parier que sachant cela, le réalisateur ne l'aurait jamais choisi pour ce rôle exigeant.
Conséquence de cela, et paradoxe vu le centrage du film, le plus intéressant dans le film devient l’évolution des parents interprétés avec talent par Patricia Arquette et Ethan Hawke sur ces 12 années et qui ont du être une expérience assez fascinante pour au final se voir à l'écran vieillir en l'espace de 2h45.
Plus qu'un film sur l'enfance, BOYHOOD passe un peu à côté de son sujet et se révèle surtout intéressant quand il se penche sur la parentalité. Il aurait fallu titrer le film PARENTHOOD, recentrer le film et alors je pense que l'on aurait pu avoir un contenu à la hauteur de sa méthode de tournage.