Vide, fade et insignifiant.
Suivre l'histoire d'une famille médiocre pendant 12 ans, c'est "sympa" comme démarche, mais il n'y a hélas rien derrière (et il y a des vidéos "sympas" sur YouTube où on voit des enfants grandir aussi, hein... ou le casting de Harry Potter...).
Il paraît que ça dépeint avec réalisme l'histoire de la "vraie vie". Mais d'une vie chiante (il se passe moins de choses en 10 ans chez ces gosses qu'en 1 semaine de voyage avec les miens). Linklater n'est pas Malick. Il n'y a ni émotion (même induite), ni consistance. Par contre il y a une mise en scène de mauvaise sitcom, des plans quelconques, et des acteurs dirigés en service minimum. Et une photo fade. La narration et la réalisation s'égarent et perdent leur âme, certainement à cause de cette volonté d'homogénéisation sur une telle durée... Ambiance.
Et ces 2h40 interminables (elle a paumé ses ciseaux, Sandra Adair ?), représentent ce que l'art et le cinéma tel que je les apprécie ne doivent pas être : la recherche à tout prix d'un réalisme impersonnel, sans le regard d'un auteur ou d'un scénariste qui a quelque chose à dire, ou à montrer, avec autant de problèmes sur le fond (c'est chiant) que sur la forme (c'est moche).
Ça en a visiblement touché beaucoup - notamment la presse qui s'est beaucoup touchée - ça nous a seulement agacés (seule madame a eu le courage de terminer les 20 dernières minutes, sinon j'allais me pendre). C'était une de nos grosses attentes de l'année dernière, et on n'en espérait pas un condensé des scènes inintéressantes de 7 à la maison. Fichtre.