Un américain mâle noir sur vingt sera assassiné dans leur vie. La plupart mourront de la main d'un autre mâle noir.



Tels sont les mots qui apparaissent sur notre écran, alors que ce dernier sort à peine de la pénombre, et qu'en parallèle vient à nos oreilles une violente querelle aboutissant à des coups de feu.


Le tout jeune réalisateur John Singleton venant à peine de finir ses études de cinéma, il s'inspire beaucoup de sa vie pour le personnage de Tre et le scénario du film, et l'adapte lui-même dans le but de propager un message de paix dans cet univers de racailles à l'instar de cette première image significative représentant un panneau signalétique STOP.


Décrivant l'ambiance criminelle régnant dans le quartier de South Central à Los Angeles, où il y a plus de rackets qu'à Rolland Garros, Boyz'n the hood est un des premiers films qui lança la mode des films thugs. Pourtant bien loin de faire l'apologie du crime, la première œuvre de John Singleton se veut presque d'utilité sociale où la haine si caractéristique de ce genre de film est présente, mais se mêle très bien à l'émotion et à une légère réflexion sur cette condition humaine.


Le film n'échappe cependant pas à ses clichés bien qu'ils ne soient pas si dérangeants que ça. En effet nous avons notre héros puceau qui se voit éduquer comme il se doit par son père, le seul homme du quartier qui ne soit pas mort ou en prison. Un homme qui se mélange à une communauté prête à faire plus de règlements de compte qu'il n'y en a jamais eu à La Caisse d’épargne, sous musique larmoyante peu subtile. Malgré tout, le cinéaste s'approprie ces clichés pour en faire sortir autre chose, comme une prise de conscience sur le sida ou le fait de devenir parent trop tôt, ou émettre une réflexion sur la violence avec cet ultime discours qui clôt le film majestueusement après une dernière demi-heure quelque peu attendue, mais tellement intense.


Le jeu des acteurs n'étant pas remarquable, on ne peut nier l'incroyable prestance des acteurs, en particulier celle d'Ice Cube, qui donnent une crédibilité au récit qui contrebalance bien le mauvais jeu des seconds rôles et de Cuba Gooding Jr. Sans oublier Laurence Fishburne, alias Morpheus, qui domine le film avec sa prestation.


Bien que le fond soit intéressant, la force majeure de Boyz'n the hood est bien entendu dans cette ambiance à la fois cool et oppressante qui nous donne l'impression qu'on est trop ghetto. De plus, bien que la réalisation ne soit pas exceptionnelle, le film dispose d'importantes actions et de scènes fortes, dont la forme ne gâche pas le fond du film qui tient à cœur le cinéaste. Il n'y a cas revoir la dernière partie du film, mainte fois reprise, mais rarement égalée où les ralentis resteront à tout jamais dans les mémoires. Le film obtient d'ailleurs sa place National Film Registry en 2012.


Boyz'n the hood est sincèrement un film plutôt quelconque, qui se doit d'être vu car précurseur d'un mouvement aussi important et intéressant que La Nouvelle Vague, qui est bon à visionner un après-midi à la cool tellement qu'il se regarde tout seul. Par contre, le visionnage peut engendrer des effets secondaires indésirables comme l'envie de brûler des voitures ou des négros, contrairement à la morale voulue, paradoxale comme le personnage flic. D'ailleurs, il paraît que c'est suite au visionnage de ce film qu'Hitler a commencé à foutre la merde.

Alex-La-Biche
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le 9 août 2015

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Alex La Biche

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