les écossais sont beaux, et les anglais, tous des cons.

William a les glaouis qui pendent, mais pas suffisamment pour les avoir au cul. Il les prend au contraire à deux mains, les balance vigoureusement sur la table et les met en jeu sans broncher contre l'envahisseur anglais.
Parallèlement à cet acte de bravoure splendide, Willy est aussi super romantique. C'est le mec qui garde pendant 20ans un vieux chardon tout sec dans un chiffon sale mais bien plié pour le redonner à son amoureuse et ainsi raviver le souvenir.
- Braveheart - c'est donc l'histoire d'un ménage à trois. William et Murron d'un côté ; William et sa patrie de l'autre ; patrie pour laquelle il se battra jusqu'au bout quitte à y laisser sa mise.

Deux parties principales découpent le métrage.
Une première analytique, plante le décor, présente les personnages et leurs ambitions, instaure la romance entre William et sa belle...pour exacerber judicieusement les forces en présence et mettre en lumière les enjeux du combat à venir.
La seconde, s'étale sur les 2/3 du film, montre la lutte, l'acharnement pour la liberté, la guerre d'indépendance contre le vieux fourbe Edouard le Sec, puisqu'il faut en passer par là.
C'est la partie des grandes batailles qui ont fait le renommée du film, où la camera se mèle aux affrontements pour nous faire vivre plus intensément le gigantesque marasme que l'époque a dû être.
Le spectateur est assailli d'une violence froide et impudente, les scènes sanglantes des champs de batailles laissent la place à des étendues de cadavres et d'hommes souffrants à terre.

Le film dure près de 3 heures, pourtant le double jeu est conduit avec vivacité et esprit logique. Si l'horreur tragique est l'identité première de l'oeuvre, faisant référence auussi à la nature primaire de l'homme qui lui permet de s'affirmer, l'histoire d'amour donne plus de profondeur au personnage. Cette ambivalence est suffisamment soignée pour ne jamais verser dans le scénario sentimentaliste ou le mélôdrame soporifique, c'est en ce sens que Mel Gibson réalise un tour de maître.

On peut toutefois reprocher au réalisateur, qui se laissera complètement aller par la suite avec notamment - La Passion du Christ -, de barder de façon exponentielle son histoire de références religieuses, plus présentes encore à mesure du métrage.
Mel Gibson s'identifie t-il de cette façon au prophète au delà du sens éducatif et historique du film ? On trouvera peut-être un indice dans la dernière scène facilement assimilée au chemin de croix du Christ.

- Braveheart -, un film qui parle de l'indépendance de l'Ecosse, de la volonté inconditionnelle de l'homme à accomplir sa destinée, de la lutte pour les libertés, de l'amour d'une femme ou celui de sa patrie.
Un beau film, sensible et violent à la fois qui fait vivre à son spectateur une expérience cinématographique mémorable.

Certains qualifieront Mel Gibson de fondamentaliste qui utilise le 7ème art comme vecteur prosélytique, d'autres diront plus simplement qu'il a contribué à faire avancer le cinéma...tous auront sûrement un peu raison, l'essentiel restant toujours de faire vivre le débât d'idées.
FPBdL

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