Terry Gilliam nous sert un cocktail particulier, touchant toutes les générations, mais qui cependant n’affecte pas tous les cœurs. En effet, cette distinction est essentiellement due à la manière dont le film a été tourné. Il serait fort judicieux d’éclaircir la zone d’ombre entourant le déluge de ce dernier.
On constate une présentation originale d’une ville bureaucratique par la législation et l’autorité d’un Big Brother tout à fait malveillant. S’instaure alors un système sauvagement maîtrisé, au gré d’une population se vidant de sa liberté et de ses espoirs. Ajoutons également les inégalités de classe sociale, il s’agit d’un renversement exemplaire.
Gilliam a choisi de construire une vie significative, celle du héros, afin de percer un sens moral suivant ses choix. Il s’avère que ce que l’on attendrait ne nous parvienne pas de la manière dont on le souhaiterait… D’où l’échange et le mélange parfumés de genres et d’émotions parfaitement assaisonnés. On ne laisse que le poids au spectateur, celui du jugement. Un fardeau déconcertant qui reste malgré tout nécessaire à l’objectif de l’œuvre. Il suffira de lui ôter toute liberté, à l’exception du rêve. La plus grande toute, à la fois effroyable et sympathique.
Tout cela pour remettre en question la place de la machine, ainsi que notre humanité dans un avenir « proche ». Bien que ce ne soit qu’approximatif, le fait de se projeter dans un temps antérieur ou à venir, permettra alors de discuter la volonté humaine face à ses bêtises historiques.