La forme ne fait pas tout.
Putain, faut pas déconner... Brazil a de sacrés défauts et pour crier au génie il faut éluder BEAUCOUP de choses.
Alors oui, dans la forme on note tout pleins d'éléments géniaux. Cet univers futuro-désuet rend très bien, on se sent dans du 1984 à 100% c'est du tout bon (encore que je n'ai pas compris la passion de Terry Gilliam pour les tuyaux).
Oui aussi, le film est bourré de références (cela dit je ne suis pas sur que la descente des marches à la "Cuirasse Potemkine" serve à autre chose qu'a faire bander les mecs qui l'on vu mais bon...) et d'éléments de décors renvoyant à d'autres univers. On aime les deux mères qui font de la chirurgie esthétique, Robert de Niro en plombier terroriste, ou encore le Maitre d'Hôtel Français qui arrache plus d'un sourire... pas besoin de revenir encore là dessus l'univers est le gros plus du film.
Ouai. Maintenant ce qui tache.
Les rêves à chier du personnage principal (rien que le costume: la peinture Braveheart (sorti après, oui), l'armure de Jeanne d'arc et les ailes d'un ange...), le combat contre le samouraï (Alors pour le coup je préfère celui de Luke Skywalker/Darth Vader (en fait Luke) sur Dagobah, c'est moins long pour le même résultat)...Il y a BEAUCOUP de rêves tout le long du film et c'est très lourd.
Donc ok, les rêves sont ratés. Mais Sam ne rêve pas tout le temps. C'est vrai, à la place il poursuit la fille de ses rêves. Alors autant tant qu'il ne lui a pas encore parlé ça passe, autant à partir de la scène du camion ça devient franchement ridicule. Et que je tombe amoureuse par la magie de la toute puissance de la volonté du réalisateur. Et que Sam part définitivement en roue libre sous acide enchaînant les actions les plus connes possibles parce que... parce qu'on ne sait pas pourquoi en fait. Je ne vois pas pourquoi nous devrions être plus tolérant sur ce point que sur un blockbuster dégueulasse de notre décennie, de toute façon je n'y suis pas arrivé.
Il reste malgré tout deux scènes à sauver sur la fin : le défilement des fonctionnaires devant Sam fraîchement arrêté m'a beaucoup plu (on retrouve du 84 quoi) et la fin en elle même, qui a la mérite de justifier vaguement le film, mais pas de l'excuser.
Autre référence du film Kafka d'après les autres critiques, et c'est vrai sauf que c'est raté.
J'aime bien la musique sinon.