Le générique assorti d'une musique de Basil Poledouris génialement oppressante, met tout de suite dans l'ambiance. Comme dans Pluie d'enfer, Breakdown est le genre de petit film qui sort souvent sans grande annonce et qui est sans prétention, mais qui à l'arrivée vous procure un plaisir indescriptible. C'est le cas ici, le film repose sur une trame classique : un brave type qui n'a rien demandé à personne, met le doigt dans un engrenage qui va lui imposer de se surpasser et faire de lui un héros. Le type en question, c'est Kurt Russell qui persiste et signe dans le registre action après Ultime décision ; le voici qui ratisse le coeur de l'Amérique profonde pour retrouver sa femme disparue. Au sein de paysages superbes du Nevada, le réalisateur dépeint une Amérique de bouseux dégénérés et de rednecks antipathiques vivant en marge du système et enfermés dans leurs patelins, prêts à sortir les armes et à vous découper en rondelles ; quand on sait que ce genre de types existent quelque part (on a vu d'autres cas dans d'autres films), c'est pas vraiment rassurant. Et ça donne ce genre de suspense pur, oppressant, flippant, entre drame et road movie, avec une mise en scène speed, un thriller plein de punch où le héros sue sang et eau, avec un final assez dingue mais prévisible. Les seconds rôles sont excellents : la gueule burinée de M.C. Gainey, Rex Linn en motard (découvert dans Cliffhanger), et le toujours excellent J.T. Walsh dans un rôle de routier inquiétant.