Chiant, tout comme une journée de colle

Comédie dramatique américaine de 1985, Breakfast Club se focalise sur les interactions de cinq lycéens envoyés en retenue (toute une journée) et que tout oppose.

Considérée comme la quintessence du film d’adolescent, l’œuvre est avant tout une satire des maux de la société américaine des années 80. Ce huis clos étonne par la variation de ses ambiances, tantôt comédie, tantôt drame, ainsi que par les thèmes abordés (pression familiale, harcèlement scolaire et sexuel, suicide…).

Si le sujet est intéressant, je dois dire que la forme et le rythme m’ont laissé perplexe. En réalité, je n’ai pas vraiment aimé. L’action ne semble pas naturelle. Les jeunes abordent des sujets intimes, mais ils sont amenés avec une absence totale de subtilité, comme si le réalisateur voulait placer ces conversations à tout prix (pour faire de son film une sorte de thérapie géante) sans savoir vraiment comment les amener de manière fluide. Je suis un enfant des années 90, donc je n'étais pas très éloignée des personnages décrits, et ils m'ont paru complètement lunaires dans leurs descriptions psychiques (avec une once de démagogie urticante). De mon point de vue, les personnages sont exagérément caricaturaux (oui, je sais, c’était le but recherché, mais ça me gêne).

Quoi qu’il en soit, certaines séquences sont très touchantes, et j’ai apprécié quelques passages, ceux où les personnages ouvrent leur cœur et racontent leurs histoires respectives. Tout le reste m’a laissé indifférent, et je me suis ennuyé pendant une heure environ.

J’ai surtout aimé les personnages de Brian et Allisson (autrement dit le premier de la classe et la folle), que je trouvais plus touchants que les autres. Andrew et Claire (le sportif et l'allumeuse) ne m’ont pas vraiment intéressé. John (le punk) m’énervait. Dans l’ensemble, cette journée de retenue ressemble à un casting exubérant. Comme si le réalisateur avait cherché à décrire des candidats de télé-réalité, avec un archétype bien prononcé de chaque genre, plutôt que de véritables étudiants. Les descriptions sont trop poussives pour être justes. Non, vraiment, c’est too-much.

Voilà, c’était mon point de vue. Je sais que le film est un classique du genre « teen movie », mais je n’ai pas trouvé ça très divertissant et je ne comprends pas cette moyenne élogieuse (chose rare). Le message (la morale diront certains) est louable, mais le processus est chiant. Je n’ai pas aimé, mais je respecte quand même l’idée de base, qui est franchement honorable.